Les combattants de l’Armée d’Arakan (AA, Arakan étant l’ancien nom de Rakhine) ont lancé le mois dernier des attaques contre les forces de sécurité du gouvernement central, ouvrant un nouveau front dans l’ouest du pays, outre les conflits qui opposent déjà l’armée aux rebelles dans le nord et l’est.
Cette offensive a mis fin à un cessez-le-feu précaire qui avait largement tenu depuis que les militaires ont pris le pouvoir par un coup d’État en 2021.
Mardi, un navire de guerre a bombardé la ville de Ramree sur l’île du même nom, dans l’ouest du pays, a indiqué une alliance de trois groupes ethniques, dont l’AA, sur sa chaîne Telegram.
La veille, la junte a aussi lancé des frappes aériennes et a tiré depuis des navires de guerre au cours de combats dans la région, a affirmé l’alliance.
Les médias locaux ont rapporté que des civils avaient été tués et blessés dans les tirs sur la ville de Ramree.
L’AA a déclaré avoir saisi du « matériel militaire » après les combats de lundi, sans donner de détails.
L’île de Ramree abrite un projet de port en eau profonde et de zone industrielle soutenu par la Chine d’un montant de 1,3 milliard de dollars qui, une fois achevé, lui servira de porte d’accès à l’océan Indien.
Le port de Kyaukphyu, à environ 50 kilomètres de la ville de Ramree, est la pièce maîtresse du projet de corridor économique Chine-Myanmar (CMEC), un élément clé des « nouvelles routes de la Soie » voulues par Pékin.
L’AFP a contacté l’ambassade de Chine à Rangoun pour obtenir un commentaire.
Les autorités ont interdit de navigation les eaux autour de Kyaukphyu jusqu’en février de l’année prochaine, selon les médias locaux cette semaine.
Les Nations unies ont déclaré la semaine dernière que plus de 110 000 personnes avaient été déplacées à la suite des récents affrontements dans les États Rakhine et Chin voisin, où l’AA affirme avoir pris 3 bases militaires.
L’AA mène depuis des années une guerre pour l’autonomie de la population de l’ethnie Rakhine de l’État, qui vit près de la frontière avec le Bangladesh.
En 2019, 200.000 habitants avaient été déplacés dans cet état qui en compte environ un million, à la suite d’affrontements.