Selon le ministère de la Défense grec, un navire lance-missiles de la Marine turque accompagné de deux embarcations des forces spéciales a pénétré dans les eaux territoriales grecques près des îlots grecs Imia que la Turquie revendique sous le nom de Kardak.
Des navires des garde-côtes grecs accompagnés d’un patrouilleur de la Marine « ont surveillé en permanence les mouvements des bateaux turcs » et les ont avertis de la « violation » des eaux territoriales qu’ils avaient commise. Les bâtiments turcs ont quitté la zone après sept minutes, a indiqué le ministère.
Côté turc, les médias avaient d’abord rapporté que l’avance du navire turc vers les îlots Imia, avec à son bord le chef d’état-major le général Hulusi Akar, avait été bloquée par la Grèce.
L’agence de presse turque privée Dogan avait signalé des « moments de tension » pendant une demi-heure avant que le navire turc ne retourne vers Bodrum dans le sud-ouest de la Turquie.
Mais peu après, les forces armées turques citées par l’agence officielle Anadolu ont rapporté qu’un petit navire des garde-côtes grecs était arrivé et avait observé de loin.
Elles ont indiqué que le général Akar « passait en revue et inspectait » les bateaux turcs en mer Egée.
Cet incident intervient après que la Cour suprême grecque a refusé l’extradition en Turquie de huit militaires turcs accusés par Ankara d’avoir participé au putsch manqué du 15 juillet, s’attirant le mécontentement de la Turquie qui a menacé d’annuler un accord de réadmission des migrants signé avec la Grèce et l’Union européenne.
Les Imia, situés à seulement 7 km des côtes turques, ont par le passé généré de très fortes tensions entre Ankara et Athènes. En 1996 les deux pays ont failli en venir aux armes au sujet de leur propriété. Ils avaient envoyé leurs Marines respectives puis s’étaient désengagés après une forte pression diplomatique exercée par les Etats-Unis.