Lors de l’exercice précédant, la compagnie avait réalisé un bénéfice de 6,5 millions d’euros pour une chiffre d’affaires de 433 millions d’euros.
« Le modèle économique de Brittany Ferries a été réformé de toutes parts depuis une dizaine d’années et aujourd’hui on est profitables, même avec une livre à 1,12 » euro en moyenne, s’est félicité Jean-Marc Roué, à la tête de la compagnie maritime, auprès de quelques journalistes.
La compagnie est très dépendante de la Grande-Bretagne, 85% de ses passagers étant britanniques. Mais depuis le référendum du 23 juin 2016 qui a entériné la décision du Royaume-Uni de sortir de l’Union européenne, la livre sterling a perdu environ 15% de sa valeur face à l’euro, ce qui fait craindre une baisse d’attractivité de la France outre-Manche.
Le nombre de passagers a ainsi été quasi stable sur le transmanche à 2,17 millions (+0,1%), tandis que le fret a reculé de 4,2% avec 164.421 unités transportés.
Grâce aux liaisons entre l’Espagne et la Grande- Bretagne (+7%) et surtout entre la France et l’Irlande (+12,5%), le nombre total de passagers a cependant augmenté de 1,4% pour passer de 2,59 millions à 2,63 millions. Avec 205.401 unités transportés au total, le fret a en revanche enregistré une baisse de 2,9%.
Les passagers ont généré 62% du chiffre d’affaires total en 2018, le fret 23% et les ventes à bord 14%.
« Pour l’exercice 2019, on va accuser une baisse des volumes transportés parce qu’il y a quand même une psychose Brexit, » a prévenu Jean-Marc Roué, demandant au gouvernement de prendre « dès à présent » les dispositions nécessaires pour « garantir la mise en place de structures adaptées » dans les ports après le Brexit, « afin que les marchandises puissent continuer à circuler librement et que nos passagers retrouvent la confiance ».
Dans le cadre d’un plan d’investissement de 450 millions d’euros, la compagnie a commandé un nouveau navire alimenté au gaz naturel liquéfié (GNL). Son entrée en service prévue initialement en juillet est reportée à la fin de l’année en raison de difficultés au sein du chantier allemand FSG chargé de sa construction, a précisé la compagnie.
L’entreprise, basée à Roscoff (Finistère), est le premier employeur de marin français avec une moyenne de 2.800 salariés.