« On est en train de faire une vraie pression sur la Commission pour que les compteurs ne s’arrêtent pas au 1er avril et que l’on puisse continuer à trouver une solution et assurer à nos pêcheurs européens un avenir », a déclaré Hubert Carré, directeur général du comité national des pêches (CNPMEM), devant le groupe de suivi du Brexit au Sénat.
« On pense que ça ne va pas s’arrêter au 1er avril, mais que si on se tient aux déclarations de Michael Gove (secrétaire d’Etat britannique à la Pêche), on va pouvoir aller jusqu’à fin décembre 2019 et qu’on peut se préparer d’ici là -on aura 9 mois- pour effectivement trouver un accord », a ajouté M. Carré.
« Le secrétaire d’Etat à la pêche du Royaume-Uni, M. Michael Gove, a déclaré à plusieurs reprises notamment à la chambre des Communes, que quelque soit le scénario de sortie, le Royaume-Uni honorerait ses engagements pour la fin de l’année 2019 » sur l’accord des quotas de pêche en vigueur, a déclaré lors de cette audition Emilie Gélard, juriste du CNPMEM.
« Ca n’engage que lui, c’est ça le problème, il n’y a aucun support juridique », a néanmoins précisé à l’AFP M. Carré.
Si cette hypothèse se confirmait, « on ne serait pas pris à la gorge en ce qui concerne la pêche, ce qui nous permettrait de rester dans le paquet de la négociation globale », a-t-il précisé dans un entretien à l’AFP, réitérant son souhait que la pêche ne soit pas traitée de manière séparée, et ne serve pas de « variable d’ajustement » avec d’autres enjeux.
Lors de l’audition devant le Sénat, M. Carré a estimé à 140 millions d’euros le manque à gagner en termes de chiffre d’affaires pour la pêche française en cas de « no-deal », sans compter les métiers de l’aval. Quelque 200 bateaux de pêche français, verraient leur chiffre d’affaires « impacté à plus de 20% » en cas d’exclusion des eaux britanniques, avec d’importantes disparités, selon les ports.