« Ce matin Jersey a décidé d’interdire » l’accès à ses eaux aux pêcheurs normands ayant un permis baie de Granville (qui s’étend jusqu’en Bretagne, NDLR), remis en cause par le Brexit, affirme le Comité régional dans un communiqué évoquant un « traumatisme pour la pêche normande ».
Or « il était prévu que les pêcheurs ayant un permis Baie de Granville pourraient continuer à pêcher dans les eaux de Jersey durant une période de transition de 120 jours », poursuit-il.
Contacté par l’AFP, le ministère de la Mer a indiqué n’avoir reçu aucune communication officielle à ce stade de la part de Jersey.
Selon le comité régional normand, seuls 57 navires, dont 36 normands, sur un total de 340 titulaires du permis Baie de Granville ont été acceptés ce vendredi par Jersey.
Aurélie Leroy, directrice du bureau des îles anglonormandes, justifie cette décision par le fait que « la période de transition que le gouvernement de Jersey avait mise en place pour la continuité des accès aux eaux n’a pas été reconnue par la Commission européenne ».
Cette période de transition n’étant « pas conforme » aux accords de l’Union européenne avec le Royaume-Uni sur le Brexit, « Jersey ne peut faire autrement que de mettre en place dès maintenant les permis de pêche », a-t-elle précisé.
En vertu des accords de pêche conclus dans le cadre du Brexit, les pêcheurs français doivent désormais prouver qu’ils ont pêché 10 jours par an en moyenne ces trois dernières années dans les eaux de Jersey.
Une période de transition avait été mise en place pour donner du temps aux pêcheurs français, explique Mme Leroy. Car si les bateaux équipés d’équivalent de GPS peuvent facilement prouver qu’ils ont été dans les eaux, il faut plus de temps pour les petits bateaux qui n’en sont pas dotés.
Jersey « recommande d’envoyer au plus vite les documents via le gouvernement français, l’Union européenne, le Royaume-Uni, procédure légale pour que la demande parvienne à Jersey ». L’île anglo-normande assure avoir « préparé ses équipes pour délivrer des permis le plus rapidement possible. En quelques heures, ça peut être délivré ces permis », a dit Mme Leroy.
« Ca devient infernal ces atermoiements », a de son côté commenté Jacques Doudet, du Comité régional des pêches de Bretagne.