« Un nouvel élan est nécessaire » pour trouver un accord d’ici fin 2020 sur la future relation entre Londres et l’Union, ont reconnu les deux parties à l’issue d’une visioconférence d’une heure, dans un communiqué commun.
Elles appellent à trouver « rapidement un terrain d’entente sur les principes qui sous-tendent tout accord », précise le communiqué, alors que le fossé est béant entre les positions des uns et des autres.
« Prêt à mettre un tigre dans le moteur » mais « les conditions équitables de concurrence sont essentielles », a twitté le président du Conseil européen (qui représente les 27), Charles Michel.
Outre Boris Johnson, Ursula von der Leyen et Charles Michel, le président du Parlement européen David Sassoli, le négociateur de l’UE Michel Barnier assistaient à la réunion côté européen. Son homologue britannique David Frost, le ministre d’Etat Michael Gove et l’ambassadeur auprès de l’UE Tim Barrow étaient également présents.
C’est la première fois depuis le départ du Royaume-Uni, le 31 janvier, que Boris Johnson s’impliquait personnellement dans les discussions.
Après quatre séances de négociation depuis mars, l’état des lieux est simple à résumer: Britanniques et Européens ont campé sur des positions irréconciliables, empêchant tout progrès. « On est nulle part », résumait un haut responsable européen, avant la rencontre.
– Eté intense –
Quant à l’éventuelle prolongation d’un an, voire deux, de la période de transition qui se termine le 31 décembre 2020, le Royaume-Uni a clos le sujet vendredi en signifiant « formellement » à l’UE son refus de la prolonger, comme il n’avait cessé de le répéter depuis des mois.
Ce sommet virtuel a eu lieu peu après que les deux camps soient tombés d’accord pour intensifier le rythme des discussions, qui auront lieu à un ryhtme soutenu tout l’été.
Le calendrier est plein pour juillet, avec des rencontres chaque semaine, tantôt à Bruxelles, tantôt à Londres, la plupart en comité restreint, pour avancer sur les dossiers les plus conflictuels.
Parmi eux, les garanties de concurrence équitable en matière fiscale, sociale ou environnementale (le « level playing field », ndlr), exigées par l’UE, qui craint de voir surgir une économie dérégulée à sa porte. Mais aussi le règlement des différends entre les deux parties ou la question explosive de la pêche.
En cas d’échec, les seules règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), avec leurs droits de douane élevés et leurs contrôles douaniers, s’appliqueraient aux relations commerciales entre les anciens partenaires.
Une perspective qui affole l’organisation patronale européenne Business Europe, « extrêmement préoccupée » par l’état des négociations.
Un no deal aurait des effets potentiellement catastrophiques pour des économies déjà frappées de plein fouet par la pandémie de Covid-19.
Pour Michel Barnier, la date limite d’un accord est le 31 octobre, afin de laisser le temps aux Etats membres et au Royaume-Uni de ratifier un traité sur la nouvelle relation entre Londres et Bruxelles, qui entrerait en vigueur le 1er janvier 2021.
Le secrétaire d’Etat britannique au commerce Greg Hands a rappelé lundi sur la radio publique allemande que Londres ne réclamait qu’une relation commerciale classique à l’instar de celle qui lie le Canada et l’UE, et rejetait les exigences de Bruxelles concernant le respect des conditions de concurrence.