Brexit: ports et compagnies maritimes de Normandie lancent un « cri d’alarme »

Si aujourd’hui dans le cadre du marché unique la fluidité de la circulation des marchandises est assurée sur les ports normands et dans les gares d’embarquement, le spectre d’un Brexit dur remettrait tout en cause.

« Le rétablissement d’une frontière et d’un passage douanier dès la fin du mois de mars prochain imposeront la mise en place d’installations permettant la perception éventuelle des droits de douane, de même que la perception de la TVA », expliquent les signataires de cette tribune parmi lesquels Jean-Marc Roué, président de la Brittany Ferries, Jean-Louis Le Yondre, président du conseil de développement du Grand port maritime du Havre (GPMH), Hervé Morin, président de la région ou encore les présidents des chambres de commerce et d’industrie normandes (CCI) et d’entreprises de transport.

« Mais ce n’est pas tout: il faudra prévoir la réalisation de locaux dédiés aux contrôles vétérinaires et phytosanitaires, pour lesquels la règle qui prévaudra est celle du contrôle systématique », préviennent-ils.

« L’accomplissement de ces formalités et de ces contrôles aura naturellement un impact sur la fluidité des trafics », d’où la nécessité de création d’aires de stockage pour les véhicules et les remorques car « il n’est pas imaginable que les navires, dont les temps d’escale dans les ports ne dépassent pas aujourd’hui une heure trente, attendent que cent ou cent cinquante poids-lourds aient accompli leurs formalités à la queue leu leu », décrivent les signataires.

Le rétablissement d’une frontière sur les ports de la Manche « va coûter cher » et « nous aurons besoin de l’aide de l’État et de l’Europe ». « L’État doit, par la même occasion, s’engager à affecter sur l’ensemble des ports, et de manière équitable, le nombre suffisant de fonctionnaires chargés des contrôles douaniers, vétérinaires, phytosanitaires », précisent-ils.

Londres et Bruxelles sont censés parvenir à un accord d’ici au sommet européen des 18 et 19 octobre pour pouvoir organiser le retrait britannique de l’UE mais les négociations patinent, suscitant des craintes d’une absence d’accord.

En cas de compromis, une période de transition sera mise en place jusqu’à fin 2020, avec des conséquences moins rudes et immédiates pour les entreprises comme pour les autorités. En cas d’échec, une rupture brutale interviendrait dès mars 2019.

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