« Nous avons pris la décision d’exercer le droit de préemption de l’État sur STX », a déclaré le ministre lors d’une conférence de presse à Bercy. Cette opération est toutefois temporaire, les chantiers navals de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) n’ayant « pas vocation » à rester dans le giron de l’État, a-t-il précisé.
« Les chantiers de Saint-Nazaire sont un outil industriel unique en France. Nous voulions donc garantir aux salariés, mais aussi à la Région, aux clients, aux sous-traitants, à tous les Français, que les compétences exceptionnelles des chantiers en terme de construction resteront en France », a-t-il détaillé.
Selon le ministre, qui s’est refusé au cours de son intervention à utiliser le terme de « nationalisation », la prise de contrôle de STX France « coûtera environ 80 millions d’euros à l’Etat ».
Cela « doit nous donner le temps de négocier dans les meilleures conditions possibles », afin de « bâtir un projet indutrsiel européen solide et ambitieux », a-t-il poursuivi.
Bruno Le Maire avait lancé un ultimatum aux autorités italiennes mercredi, les enjoignant d’accepter « un contrôle à 50-50 » des chantiers de Saint-Nazaire entre le groupe Fincantieri et les actionnaires français.
Cet ultimatum avait été accueilli par une fin de non recevoir à Rome. « Il n’y a aucune raison pour que Fincantieri renonce à la majorité et au contrôle » de STX, avait déclaré le ministre des Finances italien, Pier Carlo Padoan, ouvrant la voie à une prise de contrôle de STX par l’Etat Français.
« Cette proposition a été refusée par le gouvernement mais elle reste sur la table », a assuré jeudi Bruno Le Maire, qui a annoncé qu’il se rendrait mardi à Rome pour « reprendre la négociation ». « Nos amis italiens sont les bienvenus en France », a-t-il répété.
La France, qui dispose aujourd’hui d’un peu plus de 33% de STX France, avait jusqu’à vendredi minuit pour exercer son droit de préemption sur les 66% restants, actuellement détenus par le sud-coréen STX Offshore and Shipbuilding, la justice coréenne devant entériner samedi la revente des parts détenues par le groupe en difficulté.
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