En Europe, l’élevage piscicole stagne depuis une dizaine d’années, à la différence d’autres régions du monde comme l’Asie.
Pourtant, « le secteur aquacole de l’UE possède un potentiel de croissance important et peut contribuer à épargner des ressources marines surexploitées », a indiqué la Commission dans un communiqué.
« Le secteur de l’aquaculture peut contribuer à combler l’écart entre une consommation toujours plus importante de produits de la mer et la raréfaction des ressources halieutiques », tout en stimulant « la croissance et l’emploi », a-t-elle précisé.
Pour donner un nouvel élan à l’aquaculture, Bruxelles a proposé des mesures facultatives comme la simplification administrative, un accès à l’eau et à l’espace facilité pour les aquaculteurs et un meilleur étiquetage afin d' »améliorer la perception de ces produits par les consommateurs ».
« Aujourd’hui, l’obtention d’une autorisation pour une nouvelle exploitation peut prendre jusqu’à trois ans, ce qui dissuade bien évidemment les investisseurs », a indiqué la commissaire européenne à la Pêche, Maria Damanaki. Lors d’une conférence de presse, elle a cité en exemple le Danemark, où « un guichet unique pour l’obtention des licences a permis d’augmenter fortement la production nationale ».
En 2010, la valeur de la production aquacole de l’UE s’est élevée 3,1 milliards d’euros, pour une production de 1,26 million de tonnes, ce qui représente environ 2% de la production aquacole mondiale.
Environ 10% des produits de la mer consommés dans l’UE proviennent de l’aquaculture et 25% des pêcheries européennes, tandis que 65% sont importés de pays tiers.
Une augmentation d’1% de la consommation actuelle de l’UE produit en interne permettrait la création de 3.000 à 4.000 emplois à temps plein, a estimé la Commission.
Les écologistes contestent toutefois les bienfaits de l’aquaculture, qui selon eux crée plus de problèmes qu’il n’en résout pour la biodiversité et l’environnement.
« Nous pouvons développer l’aquaculture en respectant l’environnement. (…) Les règles en matière d’environnement sont les plus strictes au monde », a assuré Mme Damanaki.
A partir du 1er juin, les poissons d’élevage pourront à nouveau être nourris avec des farines de porc et de volaille. Mais Mme Damanaki a souligné que l’UE souhaitait « promouvoir la recherche pour trouver d’autres moyens de les nourrir, par exemple à partir d’algues ».