Bugaled Breizh: la piste d’un sous-marin américain à nouveau étudiée

Dans une ordonnance rendue le 19 février, les juges d’instruction nantais en charge du dossier écartent en l’état la piste du sous-marin nucléaire d’attaque britannique le Turbulent, mis en cause dans le naufrage, sur la base d’une expertise établissant qu’il était à quai le 15 janvier 2004, jour du drame.

Mais les juges souhaitent entendre comme témoin l’expert Dominique Salles, ancien patron de la Force océanique stratégique française, qui soupçonne un sous-marin d’attaque américain, ont indiqué à l’AFP des avocats des parties civiles.

« C’est la piste que j’avais suggérée et qui va dans le sens de la logique judiciaire, puisque les autres pistes se ferment petit à petit et que cet expert dit avoir des information permettant de douter de la réponse des Etats-Unis » excluant la présence d’un sous-marin américain, s’est félicité mardi Me Christian Bergot, avocat de plusieurs familles de victimes.

Me Michel Kermarrec, avocat de l’armateur du bateau, a toutefois dit ne guère croire à l’hypothèse américaine et a demandé que soit poursuivie la piste anglaise, qu’il juge « bien plus percutante et bien plus cohérente ». « J’ai demandé à cet effet que soit enfin entendu comme témoin Christophe Labbé », journaliste d’investigation auteur d’un livre sur le drame, a-t-il indiqué.

Depuis neuf ans, les hypothèses se bousculent pour expliquer le naufrage du chalutier breton, qui avait coulé très brutalement alors que se déroulaient sur zone des exercices militaires de l’Otan impliquant des sous-marins. Le bateau avait été retrouvé par environ 80 mètres de fond, au large du cap Lizard (Grande-Bretagne), avec 140 mètres de funes (câbles) supplémentaires déroulés côté bâbord.

Après plusieurs années d’enquête, les juges quimpérois initialement en charge du dossier –transféré depuis à Nantes– avaient estimé « hautement probable » l’hypothèse d’une collision avec un sous-marin nucléaire d’attaque.

Fin 2006, l’enquête administrative de BEA Mer avait, elle, conclu sans réserve à un accident de mer.

Fin janvier, le parquet de Nantes, citant les conclusions d’une expertise, avait indiqué qu’une présence « infime » de titane relevée sur les funes n’était « pas significative de l’implication d’un sous-marin ».

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