Bugaled-Breizh: le commandant du sous-marin anglais parle pour la première fois (presse)

« Le 15 janvier (2004), le Turbulent était à quai », a assuré Andrew Laurence Coles à qui la Royal Navy a interdit de s’exprimer directement et qui parlait donc par l’intermédiaire de son épouse.

Ceci « a été prouvé par les différents éléments fournis par la Royal Navy à l’armée française et à la justice française », souligne M. Coles, près de neuf ans après le naufrage inexpliqué du Bugaled-Breizh et la mort de ses cinq marins au large des côtes britanniques.

Le quotidien relève cependant que, dans un extrait du journal officiel de la Royal Navy rendant compte de l’activité en mer du Turbulent en janvier 2004, est mentionnée une mission spéciale: infiltrer un exercice naval à proximité de la Cornouailles sans révéler sa présence.

« Cela vient du fait que les mouvements des submersibles changent tout le temps », explique le commandant.

Des manoeuvres de l’Otan et de la Marine britannique se déroulaient dans la zone du naufrage au moment du drame. « Le Turbulent devait effectivement participer à l’exercice Aswex04 mais il y a eu un problème dans la machinerie du sous-marin et nous avons donc dû rester à quai pour réparer », a dit M. Coles.

« Nous ne comprenons pas pourquoi, huit ans après les faits, la justice française et le gouvernement français n’ont toujours pas dit officiellement que les réponses avaient été données par la Royal Navy et le gouvernement britannique et que la responsabilité du Turbulent était définitivement écartée », a déclaré M. Coles.

« On vous rappelle qu’il y avait aussi un sous-marin français (Rubis) qui participait à l’exercice militaire le jour du naufrage. Peut-être est-ce finalement plus facile pour les autorités françaises de laisser penser qu’il s’agit d’un sous-marin anglais plutôt que de laisser penser aux Français qu’il s’agit d’un sous-marin français », ajoute M. Coles, dont la mise en examen pour « homicides involontaires » a été réclamée en 2011 par le fils d’un des cinq marins décédés.

L’enquête du BEA Mer avait conclu fin 2006 à un accident de pêche, rejetant la thèse d’une collision avec un sous-marin. En 2008, les juges chargés du dossier avaient cependant estimé « hautement probable » cette dernière hypothèse.

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