Le rassemblement, à l’appel de la CGT, a réuni devant le terminal voyageurs des employés et militants CGT et CFDT de P&0 qui emploie quelque 250 personnes à Calais, ainsi que des représentants « Solidaire » et « Sud Rail » du personnel du Tunnel sous la Manche.
Pour la CGT, André Haffreingue, a dénoncé « les méthodes brutales, sauvages et ignobles » de la direction de P&O, envers des marins « jetés comme des papiers gras sans consultation ni information préalables des syndicats et du personnel ».
Les marins français de la compagnie danoise concurrente DFDS « ont du souci à se faire si jamais la P&O réussit dans son opération de basse oeuvre », a-t-il mis en garde.
Si les employés côté français n’ont pas été visés par la décision de P&O, « c’est notre outil de travail qui a été enlevé » avec l’actuelle suspension de la liaison, a pour sa part souligné Thorir Thorisson, délégué CFDT.
« Il y a une incertitude qui s’installe (…) les gens sont très mal », alors que « nous attendons toujours le retour des navires pour lesquels les autorités britanniques ne délivrent pas un avis favorable aux tests de sécurité », a-t-il ajouté.
Une manifestation était organisée simultanément au port de Douvres par des marins britanniques.
La liaison Calais-Douvres reste suspendue sans « aucune indication » de date de reprise, avait indiqué jeudi à l’AFP un porte-parole de P&O.
La veille, un navire de la compagnie, le « Spirit of Britain », avait été immobilisé par l’Agence maritime et des garde-côte (MCA) en raison de plusieurs problèmes de sécurité.
Un autre navire de la flotte de P&O est lui aussi immobilisé par les autorités, tandis qu’un troisième est à quai dans l’attente d’une inspection.
P&O Ferries avait suspendu cette liaison après le licenciement le 17 mars de 800 marins, qui a suscité une vague de colère au Royaume-Uni.