La base de Ream, dans le sud-ouest du Cambodge, a été inaugurée le 2 avril par le Premier ministre cambodgien Hun Manet et une délégation militaire chinoise. Phnom Penh avait alors annoncé la visite prochaine de bâtiments de guerre de pays « amis du Cambodge », dont le Japon.
L’accès de la presse était très restreint samedi pour l’accostage des navires Bungo et Etazima de la marine des forces d’auto-défense du Japon.
L’ambassade nippone à Phnom Penh s’est déclarée dans un communiqué « heureuse » de cet « évènement historiquement important », alors que des pays d’Asie du Sud-Est restent marqués par l’occupation militaire japonaise pendant la Seconde Guerre mondiale.
Tokyo a salué un « renforcement de la confiance » dans la région.
Cette infrastructure navale de Ream, construite à l’origine grâce à des fonds américains, a été rénovée depuis 2022 en partie avec des financements chinois.
Si bien que les administrations américaines successives — qui considèrent la Chine comme leur rivale en Indo-Pacifique — redoutent que cette base offre à Pékin une position stratégique dans le golfe de Thaïlande, près de la mer de Chine méridionale.
Cette vaste zone maritime est revendiquée en partie par la deuxième puissance économique mondiale.
Des navires de guerre chinois avaient déjà jeté l’ancre à Ream en décembre 2023, le long d’une jetée de 363 mètres.
Un an plus tard, un croiseur américain avait accosté à Sihanoukville, non loin de Ream, première escale en huit ans de la marine américaine au Cambodge.
Les relations entre Phnom Penh et Washington se sont détériorées ces dernières années à mesure que l’influence de Pékin s’est renforcée grâce à des milliards de dollars d’investissements dans des infrastructures.
Toutefois, en février, un haut gradé américain a rencontré Hun Manet afin de « développer les liens bilatéraux en matière de défense ».
Des responsables cambodgiens ont maintes fois assuré que la base de Ream ne serait pas réservée à une unique puissance étrangère. Hun Manet avait ainsi nié début avril que la Chine ait un droit de mouillage « exclusif ».
De fait, Tokyo s’est félicité samedi de la « volonté » affichée par Phnom Penh d' »ouvrir la base à tous les pays ».