Les entretiens, « menés dans une atmosphère professionnelle » selon la partie australienne, constituaient la première réunion officielle des représentants de la Défense des deux pays depuis 2019.
Les responsables australiens ont accueilli une délégation de l’Armée populaire de libération (APL) pour un dialogue axé sur les questions de sécurité régionale à Canberra mercredi, a rapporté un porte-parole de la Défense australienne.
Ces échanges d’une demi-journée sont le dernier signe en date de la reprise des relations entre la Chine et l’Australie après un gel diplomatique, et ce malgré les querelles liées à l’influence diplomatique et militaire croissante de la Chine dans le Pacifique.
La Chine a averti l’Australie, le Royaume-Uni et les Etats-Unis qu’ils s’engageaient sur « une voie d’erreur et de danger » après l’annonce, le 13 mars, d’un accord à long terme visant à équiper l’Australie de sous-marins à propulsion nucléaire armés de missiles de croisière.
La conclusion de l’alliance baptisée AUKUS entre les trois pays, avec pour corollaire l’annulation par Canberra du contrat d’acquisition de 12 sous-marins français, avait par ailleurs donné lieu en 2021 à une crise diplomatique avec la France, qui avait crié à la « trahison ».
L’Australie prévoit d’acheter jusqu’à cinq sous-marins nucléaires américains, puis de construire un nouveau modèle à partir de technologies américaines et britanniques.
Le contrat a suscité un débat sur son coût – des centaines de milliards de dollars sur trois décennies – et sur la stratégie consistant à lier étroitement l’avenir de la défense australienne aux Etats-Unis et à la Grande-Bretagne.
Le gouvernement de centre-gauche australien s’est efforcé de rétablir les relations avec la Chine depuis son arrivée au pouvoir en mai 2022.
Le ministre de la Défense, Richard Marles, qui s’est entretenu à deux reprises en 2022 avec le général chinois Wei Fenghe en marge de réunions régionales, s’est félicité de la reprise d’un « dialogue normal » sans donner davantage de détails sur les discussions.
Pékin a suspendu des réunions diplomatiques de haut niveau et a imposé des droits de douane élevés sur des exportations australiennes clés telles que l’orge, le boeuf et le vin en 2020, au plus fort d’un conflit avec l’ancien gouvernement conservateur.