Après une première tentative avortée dans la nuit de mercredi à jeudi, les experts de la société d’assurances du navire, accompagné du chef-mécanicien du navire, épaulés par des pompiers et des membres du Centre d’expertises pratiques de lutte antipollution (Ceppol) de la Marine nationale, ont finalement pu accéder jeudi après-midi à l’avant de l’épave, échoué sur la plage de La Barre.
Profitant de la marée basse, les inspecteurs se sont juchés peu avant 15H00 à l’aide d’une échelle métallique sur la coque pour vérifier l’état des réservoirs, où seraient stockés 70% du carburant du navire, soit quelque 70 tonnes, et étudier les possibilités de pompage.
Selon le maire d’Anglet, Jean Espilondo, qui s’est exprimé à la fin de l’opération, entouré des membres de l’inspection, « les nouvelles sont plutôt positives » : sur les trois cuves présentes à l’avant du bateau, « une seule contient du gazole, elle est intacte », a-t-il indiqué.
« L’opération de pompage devrait débuter demain, mais il va falloir aller vite car les conditions climatiques se dégradent samedi et dimanche », a-t-il ajouté, prévoyant une « opération difficile », car « le bateau gîte de 15 degrés sous l’effet des vagues ».
« Ce que l’on craint c’est que la tempête continue et endommage la cuve », a-t-il encore indiqué, précisant qu’un avion Antonov, affrété par la société néerlandaise chargée par l’assureur de l’armateur de gérer le dégagement du bateau, était attendu dans la soirée à l’aéroport de Biarritz avec du matériel de pompage.
Concernant l’épave arrière du « Luno », qui s’est disloquée pendant la nuit avant de sombrer en partie, les 20 tonnes de carburant contenues dans cette partie du navire se sont « vraisemblablement dispersées », a affirmé le sous-préfet de Bayonne, Patrick Dallennes lors d’une conférence de presse à la mi-journée. Il a fait état d' »une dispersion forte cette nuit », en raison de la houle, « puis une dilution », ce qui, selon lui, ne devrait pas entraîner de pollution directe des plages.
Le carburant stocké dans cette partie du navire est en effet « plus léger que l’eau », « flotte et s’étend à la surface en des milliers de micro-gouttelettes qui se diluent dans l’eau », a précisé à l’AFP Jean-Luc Antoine, de la cellule technique du Centre d’expertises pratiques de lutte antipollution (Ceppol) de la Marine nationale.
« L’aspiration » du gazole et « le démantèlement de l’épave peuvent aller très vite » ou prendre aussi plus de temps « jusqu’à trois semaines », en fonction des conditions climatiques, avait précisé le capitaine de vaisseau Jean-Bernard Cerutti, directeur du Ceppol, lors de ce point presse.
Le premier niveau du plan Polmar, qui permet la mobilisation de moyens en mer et sur terre, reste activé, a précisé le sous-préfet, qui a indiqué que l’Agence régionale de santé (ARS) avait effectué des prélèvements d’eau pour des analyses. Les résultats devraient être connus « sous 24H00 ».