L’établissement situé à Harbin (nord-est), la capitale d’une province frontalière avec la Sibérie russe, ressemble à un immense igloo surmonté de neige artificielle.
Les larges fenêtres en verre des chambres permettent aux clients d’avoir une vue panoramique sur les ours installés dans le patio central, surmonté d’une verrière et dans lequel sont installés bassins, rochers et stalactites factices.
Une vidéo montre les grands mammifères, considérés comme une espèce menacée, photographiés par de nombreux visiteurs sous une forte lumière artificielle.
« La place des ours polaires est dans l’Arctique, pas dans des zoos ou des aquariums en verre — et certainement pas dans des hôtels », a réagi Jason Baker, le vice-président pour l’Asie de l’association de défense des animaux Peta, basée aux Etats-Unis.
Il dénonce un établissement « qui profite de la détresse des animaux », alors que le territoire naturel des ours blancs sauvages s’étend généralement sur plusieurs milliers de kilomètres.
Sur les réseaux sociaux chinois aussi, la plupart des internautes se disaient vendredi mal à l’aise face à cet hôtel ouvert dans le « Parc polaire de Harbin », un parc d’attraction de la ville.
« Une prison panoramique pour les ours polaires… On n’a donc rien appris en matière de cruauté envers les animaux? », estimait un utilisateur du réseau social Weibo.
« Les lacunes de la loi chinoise en matière de protection de la faune permettent à certaines entreprises d’exploiter les animaux sans se soucier de leur bien-être », a déclaré à l’AFP un porte-parole de l’association Réseau chinois de protection des animaux.
Traumatisée par le déclenchement de l’épidémie de Covid-19 fin 2019 à Wuhan (centre), la Chine a interdit l’an dernier la consommation de la plupart des animaux sauvages.
Mais aucune loi n’interdit pour l’instant l’utilisation d’espèces en danger à des fins médicales ou de divertissement, notamment par les cirques où les conditions de vie des bêtes sont parfois difficiles.
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