Pendant des générations, les bateaux en bois, les filets de pêche et les longues rames en bambou constituaient le quotidien de la communauté Tanka.
Mais à Datang (sud), ville de la province du Guangdong où réside la majorité de cette communauté de pêcheurs, les Tanka (« Danjia » en chinois) se détournent petit à petit du mode de vie traditionnel.
Chen Yongfu, 45 ans, a grandi sur un bateau mais travaille désormais dans un restaurant en ville.
« J’ai quitté l’embarcation familiale il y a bien longtemps, après mon diplôme », explique-t-il.
A l’époque, même les cérémonies de mariage étaient organisées sur les bateaux, dont les ponts étaient encombrés de tables et d’invités: « C’était plein de vie », se remémore M. Chen avec nostalgie.
« Mais aujourd’hui, ce type de mariage n’existe plus chez les Tanka. Les jeunes vivent sur la terre ferme, comme tout le monde », ajoute-t-il.
Malgré l’encouragement des autorités à emménager dans des maisons en dur, certains Tanka plus âgés restent attachés à leurs activités ancestrales.
Lin Ziqiang, 43 ans, démarre ainsi le moteur de son bateau tous les matins dès l’aube pour aller pêcher avec sa femme. Ils reviennent en début d’après-midi se poser sur leur rivage favori, en contrebas d’un immense pont routier haut de 40 mètres.
Et en début de soirée, le couple vend ses prises de la journée sur un marché au bord de la rivière Beijiang. Chaque mois, ils gagnent de 3.000 à 4.000 yuans (de 380 à 510 euros), un revenu modeste pour la province la plus riche de Chine.
Mais ils n’ont jamais connu d’autre vie. Les deux époux se sont rencontrés enfants sur un bateau et le père de Lin Ziqiang vient toujours parfois les rejoindre sur leur embarcation.
La vie de leurs deux fils promet d’être très différente: le plus âgé (22 ans) travaille en ville et le plus jeune (19 ans) étudie désormais à l’université.