« La limitation des points d’accès à l’eau qui persiste à ce jour n’est pas défendable dans un contexte d’épidémie d’une maladie hydrique comme le choléra », juge cette note rédigée par le Comité de veille et d’anticipation des risques sanitaires, l’héritier du conseil scientifique installé à l’occasion de la crise du Covid.
Mayotte, le plus pauvre des départements français, est frappé depuis mars par une épidémie de choléra, qui touche plus largement cette région de l’océan Indien.
Une centaine de cas ont été recensés sur l’île, avec deux décès qui ont toutefois été enregistrés après la rédaction de la note du Covars, remontant à début mai et divulguée plus tôt dans la semaine par L’Express.
Le Covars, qui s’était saisi de sa propre initiative pour orienter l’action des pouvoirs publics, pointe le rôle crucial joué par le manque d’accès à l’eau potable dans les bidonvilles, alors que le choléra se transmet principalement via les eaux usées.
Cette situation rend « dérisoires » les efforts menés sur place par les autorités sanitaires locales et les soignants, dont le Covars souligne par ailleurs le manque.
Ce constat s’inscrit dans un contexte où la mise en place de points d’eau se heurte notamment à des blocages d’une part de la population qui craint un appel d’air pour l’immigration clandestine.
Le Covars, qui n’évoque pas ce contexte dans sa note, appelle à « augment(er) les points d’accès à l’eau notamment dans le quartier de Kierson », principal foyer de l’épidémie, « mais aussi dans les autres zones insalubres de l’île, dans la mesure du possible ».