Les accusés, âgés de 17 à 39 ans lors de leur interpellation entre avril et juillet 2019, sont jugés pour association de malfaiteurs terroriste. Quatre comparaissent dans le box, le cinquième libre sous contrôle judiciaire.
L’essentiel du procès, prévu jusqu’au 19 avril, doit se tenir à huis clos, du fait de la minorité de deux accusés au moment des faits reprochés.
Les hommes étaient dans le viseur de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) depuis le 1er février 2019 en raison de leur adhésion aux thèses islamistes radicales et au « jihad armé ».
En raison de sa dangerosité supposée, le groupe avait été infiltré par deux agents du renseignement intérieur.
Des écoutes et des propos tenus lors de réunions préparatoires avaient mis au jour, selon l’accusation, « un projet d’action violente ciblant les abords du palais de l’Elysée, les policiers en faction et, éventuellement, des civils sur l’avenue des Champs-Elysées ».
Le 24 avril 2019, un des agents infiltrés, un cyber-patrouilleur agissant sous le pseudonyme d’Abu Mohamed avait annoncé sur un groupe de la messagerie cryptée Telegram avoir fait l’acquisition de deux kalachnikovs, en fait des armes démilitarisées.
Il indiquait que les armes avaient été déposées dans un appartement près de la gare du Nord à Paris, sous surveillance.
Deux jours plus tard, deux membres du groupe, Alexandre Benon et Karim Berdjeghloul, accompagnés du deuxième agent infiltré sous le pseudonyme d’Abou Bakr, se sont rendus dans l’appartement.
Un troisième homme, Farid X. (identité modifiée conformément à la loi sur la protection des mineurs), considéré comme l’émir du groupe, n’avait pu honorer le rendez-vous car retenu dans son foyer pour jeunes délinquants.
MM. Benon et Berdjeghloul avaient été interpellés à leur sortie de l’appartement.
Farid X. l’avait été un peu plus tard dans son foyer et un quatrième homme, soupçonné d’avoir participé au financement du projet, à son domicile.
En juillet 2019, un cinquième homme, Adam X. (identité là aussi modifiée), proche de Farid X., avait été arrêté, soupçonné de ne pas avoir dénoncé le projet d’attaque dont il avait connaissance.
Avant de l’être dans le cadre de cette affaire, Farid X. avait été arrêté en Allemagne en février 2017, à l’âge de 15 ans, pour avoir tenté de rejoindre la Syrie et combattre dans les rangs du groupe Etat islamique (EI).