Taipei, 14 mai 2024 (AFP) – Cinq garde-côtes chinois ont navigué dans les « eaux restreintes » de Taïwan pendant trois heures mardi avant leur expulsion, ont annoncé les garde-côtes taïwanais. Au cours des derniers mois les garde-côtes chinois sont apparus fréquemment autour des eaux de Kinmen, une île dépendant de Taipei et située à cinq kilomètres de la ville chinoise de Xiamen.
L’unité des garde-côtes taïwanais qui patrouille la zone déclaré mardi que cinq navires chinois s’étaient « rassemblés au sud de Kinmen et avaient pénétré nos eaux » à 15 heures (0700 GMT).
« Les garde-côtes ont rapidement envoyé des navires de patrouille et ont fermement fait respecter la loi » ont-ils communiqué.
« Sous notre contrainte, les navires de garde-côtes chinois ont quitté les eaux restreintes du pays à 17h09 ».
Cet incident survient à moins d’une semaine de l’investiture du président élu taïwanais Lai Ching-te, actuel vice-président considéré comme un « dangereux séparatiste » par le gouvernement chinois.
La Chine revendique Taïwan comme une part de son territoire et a affirmé ne pas écarter l’usage de la force pour ramener l’île sous son contrôle.
L’incident de mardi était la cinquième intrusion des garde-côtes chinois dans les eaux de Kinmen en mai, selon les forces taïwanaises.
Le ministère de la Défense et les garde-côtes taïwanais avaient annoncé jeudi avoir détecté des dizaines d’avions de combat et de navires de guerre chinois autour du territoire de l’archipel autonome.
Pour les garde-côtes taïwanais, ces actions « affectent sérieusement la sécurité en mer et portent atteintes à la paix et à la stabilité autour du détroit taïwanais ».
« Nous appelons à la Chine à faire preuve de retenue et à cesser immédiatement ce comportement irrationnel », ont-il ajouté.
Pékin maintient une présence militaire quasi-quotidienne autour de Taïwan, envoyant des avions et des navires de guerre, et multiplie les pressions contre l’administration actuelle de la présidente sortante Tsai Ing-wen, qui rejette les revendications chinoises.
La Chine a déclaré que le président élu Lai Ching-te, actuel vice-président, qui souhaite maintenir la souveraineté de l’île, apporterait la « guerre et le déclin » de Taïwan.