La Marine « prend acte » de la condamnation à un an de prison avec sursis du capitaine de vaisseau Eric Delepoulle, qui était jugé pour harcèlement moral après le suicide en 2010 d’un sous-officier lui servant de maître d’hôtel à bord d’une frégate.
« Cette condamnation, si elle était définitivement confirmée, caractériserait des faits qui justifieraient l’ouverture immédiate par le chef d’état-major de la Marine d’une procédure disciplinaire », écrit le service d’information de la Marine dans un communiqué.
« Depuis juin 2010, la Marine nationale a apporté son concours à l’action judiciaire, tout en respectant le principe de la présomption d’innocence », affirme-t-elle.
Capitaine de frégate aux moments des faits, l’officier de marine avait été promu ensuite capitaine de vaisseau à l’état-major.
Il a été condamné lundi à un an de prison avec sursis et 10.000 euros d’amende et le tribunal a rejeté sa demande de dispense d’inscription au casier judiciaire.
Plus de 70 témoins interrogés à l’instruction avaient presque tous raconté qu’une « ambiance exécrable » régnait à bord de la frégate. Les « pressions permanentes », sous le commandement d’un gradé distribuant largement les punitions, avaient conduit ce bâtiment à être surnommé le « bateau de l’enfer ».
« Les missions des bâtiments de la Marine nationale exigent une discipline stricte et rigoureuse. Les pouvoirs conférés aux officiers, notamment aux commandants de bâtiments, s’accompagnent d’un devoir de respect et de bienveillance envers leurs subordonnés. L’application scrupuleuse de ce principe essentiel est au coeur des préoccupations des autorités de la Marine », poursuit la Marine nationale dans son communiqué.
A l’annonce du jugement, la mère de la victime a souhaité que l’officier condamné « n’ait plus l’occasion de commander, de martyriser n’importe quel marin ».