Commémoration au Sénégal du naufrage du bateau Le Joola, il y a onze ans

Des prières et cérémonies de recueillement ont regroupé quelques centaines de personnes au port de Ziguinchor, la principale ville de Casamance, autour d’une stèle en mémoire des naufragés, a constaté un journaliste de l’AFP.

L’Etat y était représenté par le ministre de la Jeunesse, de l’Emploi et de la Promotion des valeurs civiques. Parmi les participants, figuraient des membres de familles de victimes, des autorités municipales, administratives des dignitaires coutumiers et religieux, dont l’abbé Francis Badji, qui a invité à entretenir la mémoire des défunts.

Le ferry Le Joola a chaviré de nuit et par mauvais temps, le 26 septembre 2002, au large de la Gambie voisine, alors qu’il reliait Ziguinchor à Dakar. Bilan officiel : 64 rescapés, 1.863 morts et disparus de douze nationalités, ce qui en fait une des pires catastrophes maritimes de l’Histoire.

« Nous avons tous un défi, un grand défi aujourd’hui: celui du refus de l’oubli », a dit l’abbé Francis Badji, constatant qu’au fil des ans, « peu de gens s’intéressent à la commémoration du naufrage » en Casamance.

Des familles de victimes se sont également retrouvées pour des prières oecuméniques aux cimetières de Kantène, près de Ziguinchor, et à Kabadio, proche de la Gambie, où sont inhumées des naufragés.

Le recueillement était également à l’ordre du jour au cimetière de Mbao, près de Dakar, où un des rescapés a appelé à « toujours de maintenir le flambeau du souvenir », a rapporté l’Agence de presse sénégalaise (APS, officielle).

« Nous le devons à ces victimes, nous ne devons pas oublier » le naufrage, « nous n’avons pas le droit d’oublier », a déclaré ce rescapé, Léandre Coly, cité par l’APS.

Comme à chaque anniversaire, les familles des victimes ont encore réclamé le respect des engagements et des promesses des autorités, notamment le renflouement de l’épave du bateau, la construction d’un mémorial-musée, la prise en charge des orphelins comme pupilles de la Nation.

Le responsable d’une association sénégalaise de victimes, Moussa Cissokho, a indiqué à l’AFP à Ziguinchor qu’une partie des orphelins concernés par ce statut sont pris en charge depuis 2012, mais une majorité d’entre eux ont été disqualifiés, parce qu’ils sont devenus majeurs.

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