Le feu vert officiel a été donné en début d’après-midi par la protection civile italienne.
« Les opérations de redressement du navire Costa Concordia débuteront demain, lundi 16 septembre. Les paramètres du vent et la hauteur des vagues sont compatibles avec les valeurs maximales prévues par les calculs pour la faisabilité de l’opération », indique un communiqué de la protection civile.
« Tous les test ont été achevés, nous sommes en train de mettre la dernière main aux préparatifs et nous n’attendons que le feu vert officiel », avait déclaré plus tôt dimanche à l’AFP un membre de la structure gouvernementale italienne en charge de l’opération.
« L’île est prête pour cet événement et nous sommes très confiants sur son déroulement, nous avons obtenu des assurances de toutes les sociétés et institutions impliquées », a renchéri Alessandro Centurioni, adjoint du maire du Giglio, en charge de l’environnement. « Je ne manquerai ce spectacle pour rien au monde, je serai au port avec le maire à l’aube, à 05H30 » locales (O3H30 GMT), a-t-il confié à l’AFP.
Le spectacle du redressement de ce gigantesque navire, dont le naufrage en janvier 2012 a fait 32 morts, sera suivi en direct par de nombreuses chaînes de télévision et autres médias qui ont accrédité environ 400 journalistes, photographes et cameramen.
Des laisser-passer spéciaux ont commencé à être distribués dès samedi pour l’accès au port et même les habitants de l’île et touristes qui y séjournent devront s’en munir pour pouvoir y accéder.
Les autorités ont dressé un cordon de protection autour de l’épave et à partir du début des opérations, aucune embarcation, à part celles qui participeront au redressement, ne pourra le franchir. Même les vols au-dessus du Concordia seront interdits.
Le petit port de l’île, où arrivent les ferrys avec les touristes, restera fermé toute la journée.
« Redresser le Concordia maintenant représente le moindre risque », a assuré devant les députés le chef de la Protection civile Franco Gabrielli, également commissaire spécial du gouvernement en charge de la gestion du cas Concordia. Les techniciens ont expliqué que le navire aurait difficilement résisté à un troisième hiver dans l’eau de mer.
« La plus grande attention a été portée aux éventuels problèmes de nature environnementale », a-t-il ajouté.
Des barrières marines flottantes anti-pollution ont été déployées autour de l’épave et un dispositif a été prévu pour pomper éventuellement les liquides toxiques qui pourraient se déverser du bateau au cours de l’opération.
Pas moins d’une centaine de personnes participent à cette opération, une première mondiale pour une épave de cette taille, sous la direction de l’expert sud-africain en renflouement de navires, Nick Sloane. Elle doit commencer à l’aube, vers six heures locales (04H00 GMT) et devrait durer pratiquement toute la journée.
Entièrement pris en charge par l’armateur, le coût de l’opération dépasse déjà les 600 millions d’euros et « il augmente », a précisé Franco Porcellacchia, chef du projet pour Carnival, le groupe américain qui contrôle la compagnie Costa.
Le navire, complètement couché sur le flanc droit, a été stabilisé grâce à des centaines de sacs de ciment placés par des plongeurs au fond de la mer, et par une plate-forme, de la taille d’un terrain de football, forée dans le sous-sol marin, sur laquelle viendra reposer le navire.
Le bateau entamera la rotation, tiré par d’énormes câbles d’acier reliés à des tourelles installées pour l’occasion. Puis à partir d’un certain degré, ce sera la force de gravité qui lui donnera la position verticale, selon le projet.
Et ce n’est que dans quelques mois que la carcasse de cet ex-palace flottant, sera renflouée et remorquée loin du Giglio.
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