Dans un entretien accordé au quotidien breton, le ministre se dit « surpris » par les déclarations faites le 18 septembre par M. Boissier devant la commission de la défense de l’Assemblée nationale.
« M. Boissier doit rester dans le cadre de ses fonctions. Ainsi, en matière d’actionnariat, le décideur c’est moi », déclare M. Le Drian. « Je voudrais rappeler que c’est le ministère de la Défense qui est le premier client de DCNS et l’Etat le premier actionnaire de DCNS », ajoute le ministre, qui rappelle au patron de l’entreprise détenue à 64% par l’Etat que « quand on négocie, il vaut mieux s’adresser à ceux qui détiennent le pouvoir de décision ».
Devant les députés, M. Boissier avait critiqué les effets de la Loi de programmation militaire (LPM) 2014-2019, qui reporte des achats prévus de frégates et de sous-marins. L’étalement des livraisons des sous-marins Barracuda va entraîner un surcoût de 300 millions d’euros et celui des frégates furtives Fremm un surcoût de 450 millions, avait averti le patron de DCNS.
M. Le Drian a expliqué que l’actuelle LPM (2008-2014), adoptée avant la crise, « tablait sur une remontée vertigineuse et totalement irréaliste des crédits d’investissement ». Il a fait valoir que le président François Hollande avait « pris la décision de sanctuariser les crédits pour la Défense », ce qui a permis de « maintenir l’ensemble des commandes », dont 11 frégates Fremm et six sous-marins Barracuda.
A propos du programme des bâtiments de soutien et d’assistance hauturiers (BSAH), M. Le Drian a estimé que M. Boissier défendait « un mode d’acquisition qui ne nous convient pas; à ce stade, son offre est trop chère ».
bar/mcl/ggy
THALES