Ce nouveau financement, garanti à 70% par l’Etat, a été annoncé mercredi dans un arrêté publié au Journal officiel.
Le numéro trois mondial du transport maritime par conteneur a expliqué dans un communiqué séparé qu’il lui permettrait de « continuer à renforcer sa trésorerie pour faire face aux incertitudes sur la conjoncture mondiale nées de la crise sanitaire et des mesures de confinement dans un grand nombre de pays ».
Le fret maritime avait subi un choc dès février avec la mise sous cloche de l’activité économique en Chine, le Covid-19 ayant entraîné une longue fermeture des usines du pays, de fortes perturbations logistiques, et une nette baisse de la demande de matières premières du géant asiatique.
CMA CGM dit prévoir à ce stade « un ralentissement limité de son activité », avec une « baisse du volume du marché estimée à environ 10% entre le premier semestre 2019 et le premier semestre 2020 ».
– 65,7 milliards pour 396.500 entreprises –
Fnac Darty, Showroomprivé, Castorama, Europcar, Renault, Air France ou même la Ligue de Football Professionnel… Face à la pandémie, l’Etat distribue des garanties à tour de bras: à la date de mardi, un peu plus de 396.500 entreprises en avaient bénéficié, pour un total de prêts de 65,7 milliards d’euros, a indiqué Bercy mercredi.
Dès la mi-mars, peu après le confinement de la population en France et la fermeture obligatoire des commerces non-essentiels, le gouvernement s’était engagé à garantir jusqu’à 300 milliards d’euros de prêts aux entreprises.
Cette garantie couvre 90% du prêt pour toutes les entreprises – ou professionnels – qui emploient moins de 5.000 salariés et dont le chiffre d’affaires est inférieur à 1,5 milliard. Pour les groupes qui dépassent l’un de ces seuils, la part va de 70% à 80%.
« Le déploiement du prêt garanti par l’Etat est aujourd’hui une réalité pour les entreprises françaises, quelle que soit leur taille », se félicitait mi-avril le ministre de l’Economie et des Finances Bruno Le Maire.
Fnac Darty, qui a dû fermer ses magasins physiques pendant le confinement, avait ouvert le bal des prêts d’envergure aux groupes français le 19 avril avec un chèque de 500 millions d’euros pour passer le cap de l’épidémie.
Renault a obtenu le plus gros prêt garanti jusqu’ici avec pas moins de cinq milliards octroyés.
Et le dispositif servira aussi pour aider le groupe aérien Air France KLM: l’Etat va apporter sa garantie (à 90%) à 4 milliards d’euros de prêts bancaires, et octroyer lui-même directement un prêt d’actionnaire de 3 milliards.
– Flexibilité à Bruxelles –
Les aides à Renault et Air France KLM ont été validées par la Commission européenne, gardienne de la concurrence en Europe, respectivement fin avril et début mai.
En temps normal, les règles européennes sur les aides d’Etat sont très strictes et la Commission ne délivre son feu vert qu’au compte-gouttes: l’idée est de ne pas subventionner à tort et à travers des entreprises peu viables aux dépens d’autres plus compétitives.
Mais depuis l’éruption de la pandémie, Bruxelles se montre plus flexible afin de ne pas menacer l’existence des entreprises et les emplois qui en dépendent.
Parmi les autres bénéficiaires notables du mécanisme de prêt garanti en France, les enseignes de bricolage Castorama et Brico Dépôt (groupe Kingfisher) avaient encore dévoilé mardi avoir ainsi obtenu 600 millions d’euros de financements.
Ces dernières semaines, le loueur de voitures Europcar Mobility Group a aussi obtenu un prêt garanti pour 220 millions, le groupe de déstockage en ligne Showroomprivé pour 35 millions d’euros.
Même la Ligue de football professionnel (LFP) a pu souscrire au dispositif et obtenir 225 millions d’euros, pour compenser le manque à gagner des droits TV après l’arrêt définitif du championnat à cause du coronavirus, selon plusieurs sources.
Plusieurs clubs, qui appliquent par ailleurs le dispositif d’activité partielle depuis le début de la crise, ont également procédé individuellement à la souscription de PGE.