Afin de protéger ces herbiers, puits de carbone et nurseries pour poissons, la France interdit depuis 2020 le mouillage des yachts de plus de 24 mètres dans certaines zones de la Côte d’Azur et de la Corse pour éviter les destructions causées par les ancres.
Le capitaine jugé à Marseille ce vendredi, un Hongrois de 40 ans, comparaissait pour trois mouillages présumés illégaux, deux à Cannes en 2021 et l’autre à Saint-Tropez en 2022, la procureure dénonçant les effets destructeurs des « comportements de ce type ».
Le quadragénaire n’était pas présent à l’audience et Isabelle Vergnoux, l’avocate de l’association écologiste France Nature Environnement (FNE) pour la région Provence Alpes-Côte-d’Azur, qui s’est portée partie civile, a regretté son absence.
Elle a réclamé la somme de 57.163 euros pour le préjudice écologique, demandant à ce que cet argent soit versé à l’Agence de l’eau, organisme public qui mène un projet pour replanter des plants de posidonie.
« C’est un projet sur lequel il n’y a pas de recul, donc il faut rester quand même très prudent, mais malheureusement, à ce jour, c’est la seule solution pour tenter de réparer les dommages qui ont été causés », a précisé Isabelle Vergnoux.
Les herbiers de posidonie servent aussi de protection contre l’érosion. « Il y a peu d’écosystèmes sur terre qui rendent autant de services à l’homme », a expliqué l’avocate de la FNE.
« Les trois infractions sont particulièrement graves parce que (…) les herbiers et la surface qui a été arrachée par les trois mouillages illégaux ne vont pas pouvoir se régénérer tout seuls, donc il va falloir que l’homme intervienne pour les régénérer », a-t-elle insisté.
Elle a aussi demandé, au titre du préjudice moral, 5.000 euros pour la FNE et 5.000 euros pour la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO).
La Méditerranée étant un haut lieu du yachting international, le mouillage des bateaux est une des principales causes de destruction des forêts de posidonie.
La décision du tribunal a été mise en délibéré au 20 octobre.