« Les coupes automatiques ne nous donnent aucune flexibilité, elles affectent tous les départements d’un pourcentage égal, et c’est une façon folle de faire les choses », a dit le républicain Buck McKeon lors d’une conférence de presse au Capitole, alors que les chefs de file du Congrès rencontraient le président Barack Obama à la Maison Blanche.
« Nous savons que la défense et la sécurité nationale devaient faire partie de l’accord (sur la réduction du déficit, ndlr). Mais 50% des économies viennent de la défense, c’est trop quand ce poste ne représente que 18% des dépenses », a-t-il ajouté.
Un autre responsable, Randy Forbes, a rappelé que des officiers pilotaient des avions de chasse plus vieux qu’eux.
Le département de la Défense verra son budget annuel automatiquement amputé de 8%. L’envoi d’un deuxième porte-avions dans le Golfe a déjà été gelé, alors que depuis plusieurs années, les Etats-Unis déploient deux porte-avions dans le Golfe en raison notamment des tensions avec l’Iran.
Le Pentagone a dit jeudi que le détail des programmes affectés serait annoncé « très rapidement ».
Ce n’est pas « l’ampleur » des coupes automatiques dans le budget américain qui pose problème mais « leur brutalité », ont estimé vendredi plusieurs experts de la défense américaine lors d’une conférence téléphonique.
Les coupes vont « créer le bazar mais je ne dirais pas que c’est une catastrophe. Ce n’est pas l’ampleur des coupes qui pose problème mais c’est leur brutalité et leur manque de flexibilité », a estimé Todd Harrison, du Center for Strategic and Budgetary Assessments.
Pour lui, « il ne faut pas s’attendre à ce que les choses changent aujourd’hui, demain, ou au cours du mois de mars », mais plutôt à partir de mi-avril.
Le secteur de la défense a déjà subi des coupes budgétaires automatiques considérables dans les années 1980, et le budget de la défense a déjà baissé de 11% depuis 2010, a-t-il rappelé.
Pour Gordon Adams, professeur à l’American University, les coupes dans les dépenses vont se produire « graduellement ».
Pour lui et pour M. Harrison, la date-butoir importante est moins le 1er mars que le 27 mars, quand l’Etat fédéral n’aura plus l’autorité budgétaire pour fonctionner. Le Congrès sera alors dans l’obligation de voter une loi de financement pour la fin de l’exercice budgétaire.
A ceux qui s’inquiètent d’avoir « une armée plus faible », Lawrence Korb, professeur adjoint à la Georgetown University a affirmé que « même avec la réduction automatique des dépenses, (…) on peut travailler sans que cela ait à un impact sur notre aptitude à être prêts à répondre aux menaces auxquelles nous sommes confrontés ».