Covid-19: la croisière « n’a pas perdu son attractivité », assure le patron de MSC Croisières

QUESTION: Quel est le bilan de 2020 pour MSC Croisières, alors que le secteur a très fortement souffert de la crise sanitaire ?

REPONSE: Ça a été une année très compliquée, qui a eu un impact général sur le tourisme et sur la croisière. La Clia (l’association qui regroupe les principales compagnies de croisières, NDLR) évalue le manque à gagner du secteur en France à 2,3 milliards d’euros, entre le 15 mars et le 15 novembre, et 7.700 emplois ont été directement touchés par cette crise. Entre le 15 mars et le 16 août, c’est quand même une longue période, notre activité était réduite à zéro. Les réservations étaient à la hausse avant la crise, qui nous a coupés dans notre élan.

Q: Quel est l’effet de la pandémie sur votre activité actuelle, et sur le taux de remplissage de vos bateaux ?

R: Nous étions la première compagnie de croisières avec de grands navires à reprendre la mer. Nous avions cette possibilité en Méditerranée de repartir (…) le 16 août, et depuis on a effectué vingt croisières sans encombre. Nous avions évalué avec les autorités compétentes un remplissage maximum à 70%. Pour être honnêtes nous ne l’avons pas atteint, mais les croisières ont bien fonctionné avec un taux de remplissage entre 50 et 70%. Au lieu de 17 navires habituellement, nous en avions un ou deux. Ça nous a permis d’affiner ce protocole sanitaire extrêmement élaboré qui prévoit avant de monter à bord que tous les passagers soient testés, avec un test antigénique. Tout notre équipage est testé trois fois avant d’embarquer, avec une quatorzaine pour être vraiment sûrs. Avec la deuxième vague on l’a renforcé, en faisant un test antigénique toutes les semaines pour l’équipage, et un test au milieu de la croisière pour les passagers. Il y a aussi une prise de température tous les jours, matin et soir. Le protocole a fait ses preuves (…) nous avons pu accueillir 30.000 passagers. Nous avons prouvé que le bateau de croisière est sans doute le lieu le plus sécurisé aujourd’hui pour partir en vacances.

Q: Avez-vous des perspectives de redémarrage en janvier, et dans quelles parties du monde ?

R: Nous sommes de nouveau à l’arrêt pour un petit laps de temps et on reprendra nos croisières le 10 janvier (en Méditerranée). Il y a toujours une interdiction des croisières accueillies en France. Mais il y a eu des aménagements, avec la possibilité d’accorder des dérogations. Nous espérons, avant le printemps, pouvoir repartir de Marseille. Dans le reste du monde, c’est aujourd’hui encore un grand point d’interrogation. Les perspectives les plus concrètes seraient une reprise au départ de Miami dans les Caraïbes mais au printemps, pas avant, et peut être au départ du Japon. Sur le long terme, bien évidemment la croisière a été touchée de plein fouet mais elle n’a pas perdu son attractivité. Les passagers sont en attente de repartir le plus vite possible.

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