« Ce qu’on souhaite, c’est que l’ensemble des marins puissent être vaccinés au plus tôt », a indiqué jeudi à l’AFP le président d’Armateur de France, Jean-Emmanuel Sauvée, se faisant l’écho d’une initiative plus globale de la Chambre internationale de la marine marchande (ICS).
Pour interpeller les Etats sur la nécessité de reconnaître tous les marins comme travailleurs essentiels et leur faire bénéficier d’un accès prioritaire aux vaccins, les navires feront retentir leur corne de brume dans tous les ports du monde à midi vendredi, à l’occasion de la journée internationale des gens de mer.
« La marine marchande repose sur un tryptique: il faut des navires, il faut des armateurs et il faut des marins », a souligné M. Sauvée, rappelant que « c’était toute l’économie mondiale qui se transportait par les mers, 90% des marchandises faisant une partie au moins du parcours par bateau ».
Jusqu’à 400.000 marins -sur 1,7 million dans le monde- ont été bloqués sur leurs navires au plus fort de la pandémie. Ils sont encore 200.000 aujourd’hui, a-t-il relevé.
« Les marins ne viennent pas forcément de pays comme les nôtres », où la vaccination est en cours. Les vacciner « est bien la moindre des choses qu’on leur doit, pour continuer à assurer ce transport de marchandises dans le monde indispensable à la bonne tenue de notre économie », a-t-il souligné.
« Il vaut mieux que ça passe par les Etats », estime-t-il, des initiatives lancées par des institutions telles que l’Organisation maritime internationale (OMI) étant selon lui trop « lourdes à mettre en oeuvre ».
Douze pays -dont la France, qui compte 400 navires et environ 15.000 marins- reconnaissent les marins comme prioritaires pour la vaccination, tandis que certains ports américains, la Belgique et les Pays-Bas vaccinent les équipages quelle que soit leur nationalité, selon la Chambre internationale de la marine marchande.
Mais quelque 900.000 marins venant de pays en développement ont encore un accès limité au vaccin, estime l’organisation.