Les Occidentaux, qui n’ont jamais reconnu l’annexion de la Crimée par Moscou, accusent la Russie d’entraver délibérément l’accès à la mer d’Azov, utilisé à la fois par Moscou et Kiev. Cette mer est partagée entre les deux pays par le détroit de Kertch, qui la sépare de la mer Noire.
L’Ukraine a intenté en septembre 2016 une action en justice contre la Russie devant la CPA, la plus vieille cour d’arbitrage au monde, basée à la Haye.
Kiev a demandé à la CPA de « faire respecter ses droits maritimes en ordonnant à la Fédération de Russie de mettre fin à ses actions internationalement illicites dans les eaux concernées ».
« Ce tribunal n’a pas compétence pour statuer sur les réclamations de l’Ukraine », a déclaré lundi l’ambassadeur itinérant et agent de la délégation russe, Dmitry Lobach, lors d’une audience devant la Cour.
« Il est clair que les revendications de l’Ukraine portent sur la souveraineté de la Russie sur la Crimée et sur les zones maritimes. Malgré le grand respect que la Russie a pour cette Cour, celle-ci ne peut déterminer quel État est souverain de la Crimée », a-t-il poursuivi.
« La revendication de la souveraineté de la Russie en Crimée ne peut en aucun cas être qualifiée d’abusive », a ajouté M. Lobach.
La Russie a cité en exemple le refus de la CPA de se prononcer dans une affaire concernant les îles Chagos, archipel britannique de l’océan Indien revendiquée par Maurice. L’affaire a finalement été renvoyée devant la Cour internationale de justice (CIJ), également basée à La Haye, qui a déclaré en février que le Royaume-Uni devait rapidement mettre fin à son administration des Chagos.
Les déclarations d’ouverture de l’Ukraine seront entendues mardi devant la CPA.
En novembre 2018, les gardes-côtes russes ont arraisonné des navires de guerre ukrainiens qui tentaient de pénétrer dans la mer d’Azov. Cet incident armé a fait trois blessés et 24 marins ukrainiens sont depuis retenus prisonniers.