Lors de ce déplacement, Gérald Darmanin « échangera avec les forces vives de l’île afin de préparer la mise en oeuvre d’une nouvelle opération d’ampleur pour lutter contre la délinquance et l’immigration illégale », a indiqué le ministère de l’Intérieur dans un communiqué.
Il s’agit de préparer une « opération Wuambushu 2 », a précisé à l’AFP l’entourage du ministre de l’Intérieur.
Gérald Darmanin et Marie Guévenoux seront notamment accompagnés de plusieurs directeurs généraux du ministère de l’Intérieur « et d’une quinzaine de gendarmes du GIGN qui viendront renforcer les effectifs sur place pour mener des opérations coup de poing ».
Ils « entendent également renouer le dialogue avec les élus de l’archipel et les citoyens, mais également avec les acteurs économiques dont l’activité est rendue difficile par les barrages qui bloquent la circulation depuis plusieurs semaines », selon Beauvau.
Le département français dans l’Océan indien, déjà touché par une crise de l’eau aiguë, est paralysé depuis le 22 janvier par des barrages routiers installés par des « collectifs citoyens » pour protester contre l’insécurité et l’immigration incontrôlée.
Ils demandent l’expulsion de réfugiés originaires d’Afrique des Grands lacs, installés dans un camp de fortune autour du stade de Cavani, à Mamoudzou, et réclament la fin des actes de délinquance et des affrontements.
Le mouvement a en outre élargi ses revendications et demande la fin de « mesures législatives d’exception » qui, selon les manifestants, consacrent l’inégalité de Mayotte avec le reste de la France.
Ils visent notamment le « séjour territorialisé », qui empêche les détenteurs d’un titre de séjour à Mayotte de se rendre en métropole.
« Je crois que la priorité aujourd’hui, c’est Mayotte », a affirmé aux journalistes vendredi matin Marie Guévenoux, en marge de la cérémonie de passation de pouvoir avec son prédécesseur Philippe Vigier.
Lancée au printemps 2023, l’opération contestée Wuambushu, destinée à lutter contre la criminalité, l’immigration illégale et l’habitat insalubre à Mayotte, visait notamment à tarir le flux des arrivées de migrants des Comores voisines et à détruire les bangas (cases) insalubres organisés en bidonville, de plus en plus nombreux.