Vendredi, la rapporteure publique du Conseil d’Etat s’est prononcée en faveur de la mise en oeuvre d’ici à six mois de fermetures spatio-temporelles de certaines pêches jugées responsables du décès de nombreux cétacés. Ses avis sont en général suivis par la plus haute juridiction administrative française dont la décision est attendue d’ici à trois semaines.
« C’est une décision de justice, il faut la respecter », a réagi le chef de l’Etat, interrogé par le média en ligne Vakita samedi lors de sa visite du Salon de l’Agriculture.
« On a besoin d’améliorer nos pratiques », a-t-il reconnu, jugeant que les scènes de dauphins échoués sur les côtes françaises étaient « choquantes ».
Le président Macron a néanmoins insisté sur la nécessité d' »accompagner » les pêcheurs qui pourraient être concernés par les suspensions.
« On va continuer d’améliorer nos dispositifs, d’investir, et ça va être de l’argent très largement public (…), pour pouvoir arrêter des pratiques qui sont dangereuses et en tout cas mieux prévenir celles-ci », a-t-il poursuivi.
« C’est un problème que je prends très au sérieux, je suis choqué, mais je le suis tout en restant très respectueux vis-à-vis de nos pêcheurs » qui ne doivent « pas être abandonnés » ni « stigmatisés », a déclaré M. Macron.
Ces propos ont été salués dimanche par la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) qui alerte depuis plusieurs semaines sur la multiplication des échouages cette année.
« Enfin ! Le Président se dit +choqué+ par les captures », s’est-elle félicitée, l’appelant à « interdire sans attendre les pratiques meurtrières ». La LPO, tout comme les ONG à l’origine du recours devant le Conseil d’Etat –France nature environnement (FNE), Sea Shepherd France et l’association de défense des milieux aquatiques (DMA) — réclame une suspension de trois mois des pêches non sélectives en hiver et d’un mois l’été.
Selon l’observatoire Pelagis, 395 petits cétacés ont été retrouvés morts sur les côtes atlantiques françaises du 1er décembre au 15 février. La plupart (90%) sont des dauphins communs, une espèce protégée, et une « grande majorité » présentaient « des traces de capture dans un engin de pêche ».
Jusqu’à présent, le gouvernement français a privilégié des mesures de documentation du phénomène et des solutions techniques, comme des caméras embarquées ou des répulsifs sur les bateaux.