Dans la foule, des gens de tout âge, des représentants autochtones, et des familles malgré le froid mordant. Certains sont venus déguisés en oiseau, en arbre ou encore en caribou, l’emblématique animal des forêts boréales canadiennes aujourd’hui menacé.
L’objectif de la mobilisation est d’envoyer un « signal » aux pays qui négocient le prochain « pacte de paix avec la nature ». Les délégués du monde entier ont jusqu’au 19 décembre pour s’accorder sur des objectifs clés pour préserver les forêts, les océans et les espèces de la Terre.
« Que voulons-nous? Des actions pour le climat! », « quand? Maintenant! », chante la foule au milieu de laquelle se dresse un imposant cerf articulé et la marionnette d’un grand arbre.
« Il est important pour nous de dire à nos politiciens, nos dirigeants d’entreprise, que nous devons changer, nous ne pouvons pas rester sans rien faire », explique Sheila Laursen, qui fait partie du groupe « Raging grannies », actif en Europe comme au Canada et connu pour ses tenues vestimentaires excentriques.
« On est venus en famille pour protester pour l’environnement, parce que je trouve qu’on prend les maisons des animaux, mais on n’aimerait pas qu’on fasse ça avec les nôtres », explique Arya Hancock, 11 ans, accompagné de son père et son frère de 13 ans.
« L’enjeu concerne les enfants alors que les décisions sont prises par les vieux! On veut de l’action! », lance Jack, son père.
Le temps presse, rappellent manifestants et ONG: un million d’espèces sont menacées d’extinction, un tiers des terres sont gravement dégradées et les sols fertiles disparaissent, tandis que la pollution et le changement climatique accélèrent la dégradation des océans.
« L’humanité est devenue une arme d’extinction massive », a tonné le secrétaire général de l’ONU à la veille de l’ouverture de la COP15, à cause de « notre appétit sans limite pour une croissance économique incontrôlée et inégale ».
Cette COP15 est dans l’ombre des COP sur le climat mais Anne-Céline Guyon, co-organisatrice de la marche, « veut envoyer un message clair aux décideurs: +la société civile internationale veut un cadre mondial ambitieux, avec des cibles en termes de protection des territoires terrestres et marins, avec 30% des territoires protégés+ ».
« La COP15 est en train de se produire ici. Mais n’oublions pas que si nous voulons protéger la biodiversité, nous devons d’abord protéger les populations autochtones, qui elles protègent la biodiversité », a lancé devant la foule Helena Gualinga, originaire d’une communauté autochtone de l’Amazonie équatorienne.