Le ministre de l’Environnement Greg Hunt a ordonné l’ouverture d’une enquête après les révélations de la chaîne de télévision publique ABC mettant au jour un conflit d’intérêts au sein du directoire du parc marin de la Grande Barrière de corail (GBRMPA).
Selon ABC, deux des cinq membres du directoire ont des intérêts directs dans l’industrie minière en Australie: Tony Mooney est un cadre dirigeant de la société d’extraction de charbon Guildford Coal et Jon Grayson est actionnaire d’une entreprise de services sur les champs gaziers.
Les deux hommes ont participé l’an dernier à une réunion clé du directoire consacrée à la construction de ports miniers sur le littoral de l’Etat du Queensland (nord-est) qui fait face à la Grande Barrière.
Les conseillers scientifiques du directoire avaient proposé d’interdire la construction de nouveaux terminaux portuaires « susceptibles de dégrader la diversité côtière ».
Mais le directoire, qui ne rend pas public ses délibérations, avait diffusé un communiqué stipulant seulement que l’impact environnemental serait « un élément clé » dans leurs évaluations, tout en appelant à des consultations supplémentaires avec l’industrie minière.
L’Unesco a récemment menacé de retirer la Grande Barrière de la liste du patrimoine mondial de l’humanité à la lumière des projets miniers dans la région.
Les organisations de défense de l’environnement ont demandé mercredi la démission des deux administrateurs qui « mettent l’Australie dans l’embarras sur la scène internationale », selon les Verts australiens.
La Grande Barrière s’étend sur environ 345.000 km2 le long de la côte est australienne, et constitue le plus vaste ensemble corallien du monde avec 3.000 « systèmes » récifaux et des centaines d’îles tropicales.
Le récif a perdu plus de la moitié de ses coraux au cours des 27 dernières années sous l’effet de facteurs météorologiques (tempêtes), climatiques (réchauffement) et industriels.