L’administration du président Joe Biden a autorisé ce projet « bien qu’il ait reconnu les préjudices entraînés et échoué à les réduire pour les populations de l’Arctique, la santé publique, la vie sauvage et le climat », a déclaré dans un communiqué l’une des six associations, Sierra Club.
La plainte vise le ministère de l’Intérieur, en charge des terres fédérales aux Etats-Unis, ainsi que plusieurs agences gouvernementales. Elle les accuse notamment de ne pas avoir « considéré d’alternatives » pour mieux atténuer les effets néfastes du projet.
L’exploitation sera située dans une zone appelée la réserve nationale de pétrole, des terres appartenant à l’Etat américain, sur lesquelles le géant pétrolier ConocoPhillips a des concessions.
Le projet a été revu à la baisse après une analyse de ses conséquences environnementales par l’administration Biden: il a été réduit à trois zones de forage contre les cinq initialement demandées par l’entreprise, avait fait valoir le ministère de l’Intérieur lundi.
Mais il entraînera malgré tout, sur ses 30 ans d’exploitation, l’émission indirecte de l’équivalent de 239 millions de tonnes de CO2, selon les propres calculs du ministère de l’Intérieur.
Selon les associations plaignantes, le projet « viole toujours les mêmes lois » qu’en 2021, lorsqu’elles avaient obtenu que le projet initialement approuvé par l’administration de Donald Trump soit temporairement stoppé par un juge, et renvoyé à un nouvel examen du gouvernement.
Les défenseurs de l’environnement misaient ainsi sur une décision en leur sens du démocrate Joe Biden, arrivé au pouvoir en promettant de ne pas autoriser de nouveaux forages pétroliers et gaziers sur les terres fédérales.
Face à l’autorisation accordée malgré tout, elles l’ont accusé d’aller à l’encontre de ses engagements.
Mais les enjeux économiques sont énormes. Les défenseurs du projet Willow font valoir qu’il s’agira d’une source d’emplois importante, et d’une contribution à l’indépendance énergétique des Etats-Unis, toujours très dépendants du pétrole.
« Nous sommes prêts à défendre cette décision contre les poursuites légales probables et frivoles » d’associations, avait déclaré le sénateur d’Alaska Dan Sullivan lundi, peu après l’annonce de l’autorisation.
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