Il y a trois semaines, le scrutin européen s’y était soldé par un taux d’abstention de 86,5%, dans un contexte d’insécurité et d’entrave à la circulation.
Pour l’élection des deux députés du territoire français du Pacifique Sud, les autorités anticipent une participation bien supérieure des 229.000 Calédoniens inscrits, et ont adapté leurs moyens.
« Il y aura des files d’attente aux heures de forte affluence, nous allons les sécuriser », a promis le haut-commissaire de la République, Louis Le Franc. « Le dispositif de sécurité sera donc renforcé ».
Plus de 3.500 policiers, gendarmes et militaires ont été envoyés en renfort dans l’archipel depuis le début des violences le 13 mai dernier.
Selon le dernier bilan officiel, elles se sont soldées par 9 morts et des dégâts matériels considérables.
Conséquence à Nouméa, seuls 7 bureaux de vote seront ouverts dimanche, contre 56 normalement. Un de plus que pour les européennes du 9 juin.
« C’est une élection hors norme », a commenté pour l’AFP Alan Boufenèche, directeur de la vie citoyenne de la ville. « Trois semaines pour la préparer, c’est extrêmement court », a-t-il plaidé, « on a (aussi) des agents qui ont des difficultés à se rendre sur leur lieu de travail ».
Lors du scrutin européen, les communes d’Ouvéa et Kouaoua n’avaient pu ouvrir leurs bureaux de vote pour cause de mobilisation indépendantiste.
« Pour les législatives, aucune commune n’a indiqué qu’elle ne souhaitait pas ou ne pouvait pas organiser le scrutin », a assuré le représentant de l’État
« S’il y avait des éléments, individuels ou collectifs, qui voulaient s’opposer à l’exercice du droit de vote qu’ont les électeurs calédoniens, eh bien moi je prendrai mes responsabilités avec les forces sécurité intérieure », a assuré M. Le Franc.
Aucun mouvement politique n’a donné de consignes de boycott du scrutin législatif.
Signe de l’intérêt de la population pour l’élection, une file s’est formée devant le commissariat central de Nouméa pour faire établir des procurations.
Active dans les médias, la campagne est restée absente des murs des villes et des villages. Du Nord au Sud de la Grande Terre, pas un panneau électoral.
« Les maires n’ont pas souhaité la propagande », a expliqué le haut-commissaire.
« Les ateliers municipaux de la ville ont été pillés, brûlés. Plus d’un tiers de nos véhicules sont en cendre. Donc on n’a pas aujourd’hui les moyens matériels pour mettre en place ces panneaux d’affichage », a nuancé Alan Boufenèche.