Des garde-côtes chinois dans les eaux territoriales d’îles disputées au Japon (Tokyo)

Bien que la Chine envoie régulièrement des navires gouvernementaux autour des îles Senkaku, revendiquées par Pékin sous le nom de Diaoyu, c’est la première fois qu’elle y dépêche des bâtiments appartenant à cette unité.

« Nous avons exigé leur départ de nos eaux territoriales », a indiqué un porte-parole des garde-côtes nippons.

Les quatre navires ont effectivement quitté la zone au bout de trois heures, vers 13H30 locales (04H30 GMT).

Le 24 juillet, quatre navires des garde-côtes chinois s’étaient approchés des eaux territoriales des Senkaku, mais étaient restés autour de cette zone de 12 milles (22 km) entourant l’archipel.

Cette semaine, la presse chinoise a annoncé le regroupement de plusieurs unités maritimes (administration des pêches, douanes, surveillance maritime) sous l’appellation unique d’un corps de garde-côtes.

Ce changement risque potentiellement d’accroître le nombre de navires armés dans cette région, où certains redoutent, notamment aux Etats-Unis, un incident sérieux entre Japonais et Chinois.

« Maintenant qu’ils naviguent sous le label « garde-côtes », ces navires seront autorisés à embarquer un armement léger », indique à l’AFP Arthur Ding, un chercheur universitaire de Taïwan.

A cause de ce différend, les relations sino-nippones sont actuellement au plus bas. La Chine envoie régulièrement des navires dans la zone Senkaku/Diaoyu, mais aussi ponctuellement des avions, depuis que le Japon a nationalisé en septembre 2012 trois des cinq îles de cet archipel en les achetant à leur propriétaire privé japonais.

Cette initiative avait déclenché une semaine de manifestations antijaponaises, dont certaines violentes, dans de nombreuses villes de Chine.

Pékin avait même annulé les festivités prévues à l’automne 2012 et qui devaient marquer le 40ème anniversaire de la normalisation des relations entre les deux pays.

Depuis son retour au pouvoir en décembre dernier après un premier passage raté à la primature (2006-2007), M. Abe a fait augmenter le budget militaire du Japon et prévenu qu’il voulait amender la constitution pacifiste imposée au pays par l’occupant américain après la capitulation nippone de 1945.

A peine revenu aux affaires, il a d’emblée annoncé une ligne ferme sur le contentieux maritime avec Pékin, allant jusqu’à prévenir en avril que le Japon repousserait au besoin « par la force » tout débarquement chinois sur les Senkaku.

A ce jour, il n’a toujours pas rencontré ses homologues chinois.

Auréolé de sa large victoire au sénatoriales de dimanche dernier, qui lui assure le contrôle des deux Chambres du Parlement, il a promis dès le lendemain une « diplomatie forte ».

« Je suis résolu à répondre à l’appel de la population. Je veux et vais résolument montrer la présence (du Japon) au monde », avait-il averti.

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