Trois destroyers, l’USS Donald Cook, l’USS Porter et l’USS Roosevelt, ainsi qu’un navire auxiliaire des forces navales de réserve, l’USNS Supply, ont pénétré lundi en mer de Barents accompagnés par une frégate britannique, le HMS Kent, a précisé l’US Navy dans un communiqué.
L’objectif était de « revendiquer la liberté de navigation et de démontrer l’intégration sans faille des forces alliées », précise le communiqué, soulignant qu' »aucun navire américain » n’avait « croisé dans la mer de Barents depuis le milieu des années 1980 ».
Le ministère russe de la Défense a été notifié de cette visite le 1er mai « afin d’éviter tout malentendu, de réduire les risques et de prévenir toute escalade accidentelle », ajoute la Navy.
Au moment où la pandémie due au nouveau coronavirus limite les mouvements de l’armée américaine, les adversaires des Etats-Unis restent une menace, a rappelé lundi le chef du Pentagone, Mark Esper.
« Nous voyons l’activité de la Chine s’amplifier en mer de Chine méridionale », a indiqué le ministre américain de la Défense lors d’une conférence en ligne du centre de recherche Brookings. « Nous voyons les Russes continuer à tester notre défense aérienne en Alaska et à la frontière nord ».
Le dernier incident aérien avec la Russie remonte au 10 mars, lorsque la sécurité aérienne des Etats-Unis et du Canada (Norad) a escorté deux avions militaires russes qui s’étaient approchés de la côte de l’Alaska, pénétrant la zone d’identification de la défense aérienne des deux pays tout en restant dans l’espace aérien international.
L’armée américaine a aussi amplifié ses opérations dans le Pacifique pour contrer la montée en puissance de la Chine dans la région, a ajouté M. Esper.
Le chef du commandement militaire indo-pacifique, l’amiral Philip Davidson, « a en fait accéléré le rythme » des opérations en mer de Chine méridionale, « que ce soit par une présence navale, sous-marine ou aérienne », a noté M. Esper.
Outre un passage fin mars dans le détroit de Taïwan, le bras de mer qui sépare la Chine de l’île que Pékin voit comme une province rebelle appelée à rentrer dans le giron national, l’US Navy a effectué fin avril deux patrouilles dans les archipels disputés des Paracels et des Spratleys.