« Nous vous demandons de faire en sorte qu’au moins 10% des eaux françaises soient conformes aux normes de protection stricte de l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature) et d’éliminer les activités destructrices telles que le chalutage de fond dans les aires marines protégées (AMP) françaises », écrivent huit ONG dans une « lettre ouverte au président de la République » publiée mardi soir.
« De telles mesures sont essentielles si la France veut maintenir une flotte de pêche durable, saine et florissante qui créé des emplois (…), et favorise la consommation locale et la sécurité alimentaire », soulignent les associations de défense de l’environnement, dont Bloom, Oceana, Seas at Risk ou la Fondation Tara Océan.
Le réseau des AMP couvre plus de 30% de l’espace maritime de la France, qui dispose du deuxième espace maritime mondial, avec 10% des récifs coraliens. Mais à peine 1,6% de ses eaux sont sous « protection intégrale », et dans des AMP essentiellement situées dans les terres australes et antarctiques.
« Malgré le plan d’action de l’UE qui enjoint les Etats membres d’élaborer des feuilles de route pour éliminer progressivement le chalutage de fond dans les AMP d’ici la fin 2024, la France n’a pas réalisé de progrès significatifs », affirment les ONG, qui dénoncent des méthodes de pêche « détruisant les habitats vitaux des fonds marins ».
Rappelant que la France est « le premier Etat membre de l’Union européenne » à avoir ratifié le traité sur la protection de la haute mer, les ONG appellent le président Macron à « maintenant aller au-delà des mots » et à « agir », pour se rapprocher des objectifs internationaux de protéger 30% des océans d’ici 2030.
La France coorganise, avec le Costa Rica, la troisième Conférence des Nations unies pour l’océan (UNOC 3) en juin 2025 à Nice.
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