Les forces américaines et britanniques ont mené ces derniers jours une série de frappes contre les rebelles yéménites Houthis, qui multiplient les attaques contre les navires en mer Rouge, une zone maritime essentielle pour le commerce mondial.
« La crise humanitaire au Yémen reste l’une des plus graves au monde et l’escalade ne fera qu’aggraver la situation des civils vulnérables et entraver la capacité des organisations humanitaires à (leur) fournir des services essentiels », soulignent 26 ONG travaillant dans le pays, parmi lesquelles CARE, Save the Children et le Norwegian Refugee Council.
Exprimant « leur profonde inquiétude », elles ont exhorté dans un communiqué commun publié mardi soir « tous les acteurs à privilégier les voies diplomatiques plutôt que les options militaires pour désamorcer la crise et préserver les efforts de paix ».
Le Yémen, pays le plus pauvre de la péninsule arabique, est en proie depuis plus de huit ans à un conflit opposant le gouvernement, soutenu par une coalition militaire dirigée par l’Arabie saoudite, et les rebelles Houthis, proches de l’Iran.
Plus des deux tiers de sa population dépendent de l’aide humanitaire, selon l’ONU.
Les rebelles, qui contrôlent la capitale et de larges pans du territoire, mènent depuis mi-novembre des attaques au large du Yémen, en mer Rouge notamment, contre les navires qu’ils soupçonnent d’être liés à Israël, en affirmant agir en solidarité avec les Palestiniens, confrontés à la guerre entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza.
Ils ont également tiré des missiles cette semaine contre un navire de guerre et un cargo américains, disant riposter aux bombardements américano-britanniques.
« L’impact de la menace sécuritaire en mer Rouge est déjà ressenti par les acteurs humanitaires, car les perturbations du commerce font grimper les prix et entraînent des retards dans l’acheminement des biens de première nécessité », ont souligné les 26 ONG.
« Une nouvelle escalade pourrait contraindre davantage d’organisations à interrompre leurs opérations dans les zones où les hostilités se poursuivent », ont-elles également prévenu.
Le Programme alimentaire mondial (PAM) a suspendu le mois dernier ses distributions de nourriture dans les régions aux mains des rebelles, en raison de financements limités et de désaccords avec les Houthis.
L’ONG britannique Save the Children a elle aussi suspendu en octobre ses opérations dans le nord du pays, après la mort d’un de ses employés détenu dans la capitale Sanaa.