Ce phénomène des « extracteurs » de drogue recrutés par les chefs de réseaux parmi des jeunes vulnérables et souvent inconscients de peines encourues est jugé « frappant » par la police fédérale, dans un communiqué lundi.
Il y a déjà eu 31 mineurs arrêtés en 2025, contre 16 pour toute l’année 2024, est-il précisé.
La statistique fait écho à un récent rapport de l’organisation Europol, qui alertait sur la sous-traitance à des adolescents –parfois recrutés en ligne, souvent sous-payés– des activités de deal de rue, d’attaques ou d’intimidations par des moyens violents des réseaux rivaux.
C’est une des nouvelles tendances observées dans le crime organisé en Europe. Les trafiquants « utilisent délibérément des jeunes comme un moyen d’éviter d’être détectés et poursuivis », a relevé l’organisme européen.
Europol a annoncé le 29 avril le lancement d’une « task force » réunissant huit pays (Suède, Belgique, Danemark, Finlande, France, Allemagne, Pays-Bas et Norvège) pour partager leur expérience et coordonner la lutte contre ce phénomène.
A Anvers, une des grandes plaques tournantes du trafic de cocaïne en Europe, la police maritime arrête chaque année entre 130 et 150 personnes dans la zone portuaire, soupçonnées d’activités illégales.
Depuis le début de l’année 2025, le chiffre atteint déjà 131 interpellations, dont 129 « extracteurs » opérant depuis la terre ferme, sur les quais, au déchargement des conteneurs. Il arrive qu’ils se cachent eux-mêmes dans les conteneurs.
Les trois-quarts ont plus de 18 ans, mais le dernier quart est constitué de mineurs. Ces « petites mains » des réseaux viennent principalement de Belgique et des Pays-Bas voisins.
« La plupart des personnes arrêtées sont de nationalité néerlandaise (61) ou belge (47), mais il y a aussi des Albanais, Français, Marocains », et « certaines sont sans domicile fixe », a encore relevé la police fédérale dans un communiqué.