La Commission européenne propose de réviser les modalités du « réseau transeuropéen » qui, d’ici 2050, doit associer chemins de fer, voies navigables, ports, aéroports et autoroutes pour relier 424 villes, et organiser neuf « corridors » traversant le continent.
Ces changements, qui devront être approuvés par les Etats membres et les eurodéputés, prévoient notamment d’adapter d’ici 2040 toutes les lignes ferroviaires principales à une vitesse minimale de 160 km/h pour les trains de voyageurs (100 km/h pour le fret).
De nouvelles liaisons TGV jugées cruciales, comme Porto-Vigo ou Budapest-Bucarest, devraient être achevées à cette date, et les grands aéroports systématiquement reliés au rail. Pour le fret, la Commission veut créer davantage de terminaux de transbordement, faire circuler des trains plus longs et faciliter le transport de camions par train.
Canaux et voies fluviales devront permettre une navigation fluide, malgré les écluses, un nombre minimum de jours dans l’année, et des terminaux portuaires devront assurer des connexions aisées avec d’autres modes de transports.
Sur les principales autoroutes du réseau, Bruxelles veut également garantir des infrastructures de recharge pour les véhicules électriques tous les 60 km et des stations à hydrogène tous les 150 km. Les grandes villes devront par ailleurs renforcer leurs transports publics et voies cyclistes.
« C’est une étape importante pour sabrer de 90% d’ici 2050 les émissions carbone des transports (par rapport à 1990) », ce qui correspond à l’objectif de l’UE, a souligné le vice-président de la Commission, Frans Timmermans.
Alors qu’au cours des deux dernières décennies, seuls 7% des voyages en train en Europe concernaient des trajets transfrontaliers, la Commission a indiqué préparer une loi pour les favoriser par des liaisons « plus rapides et plus fréquentes ». Des projets pilotes transfrontaliers seront lancés à partir de l’an prochain, une quinzaine au total étant envisagés.
Pour offrir des prix attractifs aux voyageurs, Bruxelles s’engage aussi à étudier une exemption de TVA à l’échelle européenne pour les billets de train.
« Ce réseau de transports est pour l’économie européenne comme celui des veines et des artères. S’il n’est pas performant, le corps fonctionne mal », a commenté devant la presse la commissaire aux Transports Adina Valean.
« Cela a un coût: nous aurons besoin de 247 milliards d’euros supplémentaires d’ici à 2050. Mais cela apportera aussi des bénéfices, avec une hausse attendue de 467 milliards d’euros du PIB de l’UE sur la même période, et la création de 840.000 emplois », a-t-elle fait valoir.