Emploi et diplômes: les Antillais et Réunionnais moins favorisés que les métropolitains

Paris, 2 mai 2024 (AFP) – Les perspectives de réussite éducative et professionnelle sont très inégales entre les Français de Guadeloupe, de Martinique et de la Réunion et ceux nés en métropole, révèle jeudi France Stratégie, évoquant une « pénalité outre-mer ».

À origine sociale comparable, les natifs des Antilles et de La Réunion ont en effet 20 à 25% de chances en moins d’être diplômés du supérieur, environ 12% de chances en moins d’accéder à l’emploi et 35 à 45% de chances en moins d’occuper un poste de cadre qu’un natif de métropole, détaille cette note d’analyse réalisée à partir des enquêtes Emploi 2014-2020 de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee).

Ceux qui ont migré, soit un quart des natifs de La Réunion et presque 40% des natifs des Antilles, bénéficient toutefois en moyenne d’une situation proche de celle des métropolitains, voire meilleure.

Alors que le taux d’emploi des Antillais et des Réunionnais sédentaires –qui n’ont jamais vécu plus de six mois dans l’Hexagone– s’élève à un peu plus de 63%, les natifs émigrés connaissent eux un taux d’emploi légèrement supérieur à celui des métropolitains, à 82,3% pour les Antillais et 84,2% pour les Réunionnais, contre 80,3% pour les métropolitains.

Concernant l’accès au statut de cadre, les natifs émigrés de la Réunion (16%) s’en sortent par ailleurs presque aussi bien que les métropolitains (16,5%) et mieux que les Antillais (11,6%).

A l’inverse, seuls 4,9% des Antillais et 6,8% des Réunionnais sédentaires occupent un poste de cadre.

Un écart qui s’explique par une « double pénalité », souligne France Stratégie. Outre l’écart d’opportunités professionnelles pour un même niveau de diplôme, les sédentaires subissent les frais d’un moindre niveau de diplôme.

Alors qu’environ 25% des natifs sédentaires des Antilles et de La Réunion sont diplômés du supérieur, cette part monte à 36,7% chez les Antillais émigrés et 39,6% chez les Réunionnais émigrés, soit presque autant que les métropolitains (41,3%).

Les natifs émigrés issus de milieux favorisés sont en revanche autant, voire plus diplômés que les métropolitains. Un différentiel qui s’explique notamment par un effet de sélection: ceux issus de milieux favorisés qui s’installent en métropole le font très majoritairement pour obtenir un diplôme de l’enseignement supérieur.

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