Quand un député de l’opposition a appelé à se lever pour une minute de silence, les deux tiers de l’hémicycle sont restés assis.
Un « sang-froid » salué par leur chef de file. « Les chauvinistes ne méritent pas le respect du Parlement hongrois », a lancé à la tribune M. Orban, en référence à des propos passés d’Alexeï Navalny.
« Ceux qui avaient qualifié les Géorgiens de rongeurs » quand les forces russes ont envahi cette ex-république soviétique du Caucase en 2008 « ne seront pas respectés ».
« Sinon, reposez en paix », a conclu le dirigeant souverainiste.
L’avocat Navalny, qui a un temps flirté avec le nationalisme, avait à l’époque soutenu l’intervention russe en Géorgie. Il avait présenté ses excuses en avril 2023.
Devenu le détracteur numéro un du président russe Vladimir Poutine, il est mort dans une colonie pénitentiaire reculée de l’Arctique, à l’âge de 47 ans.
Les circonstances de son décès, qui a ému à travers le monde, restent floues. Selon les services pénitentiaires russes, il a succombé à un soudain malaise « après une promenade ».
Plusieurs pays occidentaux ont accusé Vladimir Poutine d’en être responsable.
Mais la Hongrie, seul membre de l’UE à avoir maintenu des liens bilatéraux étroits avec le Kremlin, s’est une nouvelle fois démarquée en ne publiant aucune réaction officielle.
Bence Tordai, le co-fondateur d’un petit parti écologiste à l’initiative de l’hommage, a regretté l’attitude de Viktor Orban et des parlementaires de son camp, la qualifiant de « honte ».