Ces trois personnes « ont été placées en garde à vue » jeudi pour « des chefs de violation de domicile (intrusion dans la résidence préfectorale), atteinte à la vie privée et actes d’intimidation », a indiqué à l’AFP Odile de Fritsch, la procureure de la République adjointe de Fort-de-France.
Les faits qui leur sont reprochés ont été « commis le 11 novembre 2024 à Fort-de-France », a précisé la magistrate, confirmant que Gwladys Roger, la trésorière du Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens (RPPRAC), figurait parmi ces trois interpellés.
Quelques heures après l’arrivée du ministre des Outre-mer François-Noël Buffet après deux mois de tensions dues à la vie chère sur l’île, le leader du RPPRAC Rodrigue Petitot et trois membres du collectif avaient fait irruption dans la résidence du préfet et exigé de rencontrer le ministre.
Le préfet de Martinique, Jean-Christophe Bouvier, s’était interposé et avait empêché cette rencontre.
M. Petitot a été interpellé le lendemain de l’incident puis placé sous contrôle judiciaire après 48 heures de garde à vue. Le tribunal correctionnel de Fort-de-France a renvoyé son procès au 21 janvier.
Dans un communiqué, le RPPRAC a dénoncé jeudi l’interpellation de ses trois membres. « Sans qu’il n’y ait eu au préalable de convocations », les forces de l’ordre ont procédé « à des interpellations musclées et des perquisitions aux domiciles de membres du RPPRAC, notamment celui de Gwladys Roger, trésorière », a-t-il indiqué.
Ils « ne sont pas des fugitifs », ajoute le communiqué, qui dénonce « l’instrumentalisation de la justice » et l’emploi de moyens « totalement disproportionnés, (qui) visent à discréditer les membres de l’association ».
Des émeutes ont éclaté à plusieurs reprises en marge de la mobilisation contre la vie chère lancée début septembre par le RPPRAC en Martinique, où les produits alimentaires sont en moyenne 40% plus chers que dans l’Hexagone, selon l’Insee.
Selon la préfecture, plus de 230 véhicules ont été brûlés et des dizaines de locaux commerciaux ont été incendiés, vandalisés ou pillés.