Dans une lettre rendue publique lundi, huit associations demandent au gouvernement de « retirer » la décision, prise en juillet, de lancer ce parc dit « Sud-Atlantique », à plus de 35 km des côtes, et « de considérer une implantation plus au large, en dehors de toute aire marine protégée et des voies de migration ».
« Si vous décidiez malgré tout de ne pas retirer cette décision, nos associations se réservent le droit de contester votre refus devant le juge administratif », écrivent l’Association pour la protection des animaux sauvages, la Ligue de protection des oiseaux (LPO), la Société nationale de protection de la nature ainsi que d’autres ONG nationales et locales.
Un premier recours gracieux avait également été adressé vendredi au ministère de la Transition énergétique par la mairie de Saint-Pierre-d’Oléron (6.600 habitants), commune la plus peuplée de l’île et tournée vers la pêche, a indiqué lundi à l’AFP son maire Christophe Sueur.
Fin juillet, le gouvernement avait annoncé l’éloignement du projet par rapport à sa version initiale pour ne pas l’implanter dans un parc naturel marin.
Mais cette nouvelle localisation reste implantée à la fois dans un endroit « riche en ressources halieutiques (…) où travaillent les 20% des bateaux qui rapportent la moitié du chiffre d’affaires » de la pêche locale, selon M. Sueur, et dans une zone de protection spéciale qui vise la conservation d’espèces d’oiseaux sauvages, selon les associations.
Ce projet prévoit la construction d’un parc éolien posé sur les fonds marins, d’une capacité d’environ 1.000 mégawatts (MW), avec une mise en service prévue après 2030. Il pourra être complété d’un second parc avec des éoliennes flottantes ou posées.
Les associations, comme le maire de Saint-Pierre-d’Oléron, soutiennent pour leur part l’utilisation de l’éolien flottant dès le premier projet, car cette technologie permettrait d’installer les éoliennes plus au large.
La France est en retard sur ses voisins en matière d’essor des énergies renouvelables, avec un seul parc éolien en mer récemment installé, qui doit entrer pleinement en service d’ici à la fin 2022, au large de Saint-Nazaire.
Mais les projets du gouvernement pour accélérer ce développement, avec un projet de loi en préparation prévoyant en particulier une simplification des procédures, se sont heurtés dernièrement aux craintes de certains défenseurs de la biodiversité.
Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique, a assuré la semaine dernière vouloir « concilier ce développement massif (des renouvelables) avec l’indispensable protection de la biodiversité, avec notre souveraineté alimentaire et avec la préservation de nos cadres de vie ».