Ces huit associations lui demandent de « retirer » sa décision, prise en juillet, de lancer ce parc dit « Sud-Atlantique », et « de considérer une implantation plus au large, en dehors de toute aire marine protégée et des voies de migration ».
« Si vous décidiez malgré tout de ne pas retirer cette décision, nos associations se réservent le droit de contester votre refus devant le juge administratif », écrivent l’Association pour la protection des animaux sauvages, la Ligue de protection des oiseaux (LPO), la Société nationale de protection de la nature, ainsi que d’autres ONG nationales et locales.
Fin juillet, le gouvernement avait annoncé l’éloignement du projet par rapport à sa version initiale, pour ne pas l’implanter dans un parc naturel marin.
Mais la nouvelle zone demeure au coeur d’une zone de protection spéciale, qui vise la conservation d’espèces d’oiseaux sauvages et « considérée comme un ensemble fonctionnel de haute importance pour les oiseaux marins et côtiers de la façade Atlantique », soulignent les associations. « Elle intercepte des voies de migration nord-sud internationales », insistent-elles.
Le projet prévoit la construction d’un parc éolien posé sur les fonds marins, d’une capacité d’environ 1.000 mégawatts (MW), avec une mise en service prévue au début des années 2030. Il pourra être complété d’un second parc avec des éoliennes flottantes ou posées.
Les associations défendent pour leur part l’utilisation de l’éolien flottant dès le premier projet, car cette technologie permettrait d’installer les éoliennes plus au large.
La France est en retard sur ses voisins en matière d’essor des énergies renouvelables, avec un seul parc éolien en mer récemment installé et qui doit entrer pleinement en service d’ici la fin 2022, au large de Saint-Nazaire.
Mais les projets de gouvernement pour accélérer ce développement, avec un projet de loi en préparation prévoyant en particulier une simplification des procédures, se sont heurtés dernièrement aux craintes de certains défenseurs de la biodiversité.
Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique, a assuré la semaine dernière vouloir « concilier ce développement massif (des renouvelables) avec l’indispensable protection de la biodiversité, avec notre souveraineté alimentaire et avec la préservation de nos cadres de vie ».