L’alerte a été donnée aux environs de trois heures du matin, dans la nuit du lundi à mardi, indiquent les pompiers de Haute-Corse et au total, cinq semi-rigides appartenant à trois sociétés différentes – Corse promenade, Calvi aventure et Giru Mare – ont été incendiés par des personnes munies de bidons d’essence, a précisé à l’AFP une source proche du dossier.
« Les premières constatations suggèrent une origine criminelle », a confirmé à l’AFP le procureur de la République de Bastia, Jean-Philippe Navarre, qui a ouvert une enquête pour association de malfaiteurs et destruction en bande organisée par un moyen dangereux confiée à la Direction interdépartementale de la police nationale (DIPN) de Haute-Corse.
Le 20 mai, le collectif antimafia « Maffia no, a vita ié » (Non à la mafia, oui à la vie) avait dénoncé ces « attentats crapuleux » contre « le tourisme maritime », dont « la nature même révèle des pratiques mafieuses visant à ruiner les entreprises pour mieux asseoir leur emprise ».
Le 12 mai, c’est un navire de la Nave Va, qui effectue des traversées entre Ajaccio et Porticcio, qui a été incendié, après une première tentative en février. Le 29 avril, à Saint-Florent, c’est le Popeye, un bateau de promenade actif depuis plusieurs décennies faisant figure d’institution, qui a été détruit par les flammes, avec quatre navires touchés.
« Ces méthodes gangrènent insidieusement notre société », a regretté le collectif, appelant la justice à « mettre hors d’état de nuire les auteurs de ces actes lâches, avant qu’ils ne poussent plus loin leur avantage et ne recourent à l’assassinat pour consolider leur domination ».
Ces derniers mois, les incendies criminels se sont également multipliés contre des restaurants de plage, touchant notamment des établissements à Bastia, Bonifacio et Calvi.
Fin avril, la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) de Corse s’est émue du « cycle mortifère des attentats, incendies et autres drames (…) au détriment de nos ressortissants et de l’économie de la Corse ».