Soupçonné d’avoir truqué les comptes du groupe, en dépôt de bilan, Manuel Fernandez de Sousa a dix jours pour présenter sa part, une caution civile de 179 millions d’euros, dans l’attente des conclusions de l’instruction d’un juge de l’Audience nationale de Madrid.
Manuel Fernandez de Sousa, fils du fondateur de Pescanova, est poursuivi, comme plusieurs autres responsables du groupe, pour falsification de comptes et délit d’initié. Il nie toute malversation et admet seulement des « décisions erronées ».
Le juge Pablo Ruz de l’Audience nationale, qui instruit le dossier, a imposé une caution civile « par mesure de précaution » à l’ancien dirigeant ainsi qu’à neuf autres responsables et six sociétés liées au groupe, dont la propre Pescanova (54,8 millions). Le total des cautions s’élève à environ 1,2 milliard d’euros.
Après des années de présentation d’un chiffre d’affaires en croissance (1,7 milliard d’euros en 2011), Pescanova, un des leaders mondiaux du secteur avec 160 filiales, plus de 100 bateaux et 10.000 employés, a déposé le bilan le 25 avril.
Selon le rapport d’audit remis par KPMG en juillet, la dette nette du groupe atteignait 3,281 milliards d’euros fin 2012, soit plus du double de celle publiée (1,5 milliard).
Manuel Fernandez de Sousa avait présenté sa démission le 17 juillet.
Le cabinet Deloitte, nommé administrateur judiciaire, devait désigner un conseiller financier pour « élaborer un plan de viabilité pour le groupe » et a convoqué une assemblée générale extraordinaire pour le 12 septembre.
Une centaine de banques, en majorité étrangères, ont prêté de l’argent au géant du poisson surgelé, qui se targue sur son site d’avoir inventé le cargo frigorifique dans les années 1960.