« Le secteur naval considère absolument insuffisante la nouvelle proposition de la Commission européenne sur les aides fiscales espagnoles, qui prévoit un remboursement des aides entre les années 2007 et 2011 », au lieu de 2005 à 2011 comme prévu auparavant, a indiqué l’association patronale Pymar dans un communiqué.
Selon l’association, cette nouvelle proposition a été émise lors d’une réunion entre chefs de cabinet de la Commission, en préalable à la réunion des commissaires mercredi pour se prononcer sur le système d’avantages fiscaux dont le secteur a bénéficié entre 2005 et 2011 et qui représentent un montant de près de 3 milliards d’euros.
« Si la nouvelle proposition de la Commission est adoptée (…), les effets sur le secteur naval seraient les mêmes que dans les propositions antérieures: la disparition des chantiers navals espagnols », assure Pymar.
L’association ajoute que « le cas espagnol peut créer un précédent dans d’autres cas qui font l’objet d’une enquête par la Commission actuellement, aux Pays-Bas, en France, en Grèce et à Malte ».
De son côté, le syndicat CCOO s’est félicité que « Bruxelles reconsidère partiellement sa position initiale », ce qui offre des perspectives « meilleures » pour le secteur naval.
Le syndicat estime toutefois que « ces avancées ne sont pas suffisantes et donc les mobilisations sont maintenues dans l’ensemble du secteur ».
Les travailleurs des chantiers navals ont manifesté à plusieurs reprises contre ce projet ces dernières semaines, surtout en Galice (nord-ouest) où se trouvent la majorité d’entre eux.
Le commissaire en charge de la Concurrence, l’Espagnol Joaquin Almunia, avait déjà légèrement assoupli sa position initiale jeudi en demandant que seuls les investisseurs ayant financé l’achat de navires remboursent les aides reçues. Mais les chantiers navals jugent inévitable que leurs partenaires se retournent ensuite contre eux.
Représentant 19 chantiers navals privés du pays, notamment en Galice, au Pays Basque, dans la région de Valence et en Catalogne, l’association Pymar affirme que le remboursement entraînerait « la fin de l’industrie navale privée en Espagne » et la perte de 87.000 emplois.